Deux détenus mineurs s’évadent en sciant leurs barreaux en France

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Deux jeunes de 17 ans en détention provisoire, l’un pour viol, l’autre pour meurtre, se sont échappés d’une prison pour mineurs, dans le nord de la France, à l’aide d’au moins un complice.

(Photo d’illustration)

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AFP

Deux détenus de 17 ans, l’un suspecté de meurtre, l’autre de viol, se sont évadés dans la nuit de dimanche à lundi, de l’établissement pénitentiaire pour mineurs de Quiévrechain (Nord) en sciant les barreaux de leurs cellules avant de s’évanouir dans la nature. L’un était en détention provisoire pour viol et le second pour meurtre, selon une source proche du dossier, qui affirme qu’ils se sont servis de lames de scies. Tous deux étaient dans des cellules voisines, a-t-elle ajouté.

Contacté par l’AFP, le parquet de Lille a confirmé l’évasion de deux jeunes hommes de 17 ans, qui étaient «sous mandat de dépôt criminel». Le parquet, qui suivait leurs dossiers, a ouvert «une enquête du chef d’évasion en bande organisée». «Ils encourent dix ans d’emprisonnement, et 150’000 euros d’amende», a-t-il précisé.

Selon une source syndicale de l’Ufap, les détenus, deux mineurs non accompagnés, auraient, après avoir scié leurs barreaux, «tressé leurs draps pour escalader la toiture et descendre de l’autre côté» alors «qu’un véhicule les attendait à l’extérieur». «La plaque d’immatriculation a été relevée par la vidéosurveillance de la ville et ils sont partis en direction de la Belgique toute proche de l’établissement», a affirmé cette source.

Situé à la frontière franco-belge, l’établissement pénitentiaire pour mineurs de Quiévrechain se trouve à 20 km de Valenciennes. Il a ouvert en septembre 2007 pour accueillir soixante mineurs âgés de 13 à 18 ans, indique le contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL) dans un rapport en 2019. L’ouverture de l’établissement avait entraîné la fermeture immédiate des quartiers pour mineurs des maisons d’arrêt de Valenciennes (Nord), Lille et Amiens. Selon la DISP de Lille, 38 garçons et deux filles y sont actuellement détenus.

«Surmenage»

«On a fait constater il y a plus d’un an que les jeunes pouvaient essayer de couper les barreaux avec les fourchettes et les couteaux avec lesquels ils mangeaient», a affirmé à l’AFP, Guy Ryckewaert, 1er surveillant à Quiévrechain et délégué syndical Ufap-Unsa. «L’administration pénitentiaire prend les établissements pour mineurs pour de petits établissements avec des personnes de faible catégorie pénale alors qu’on a, malheureusement pour nous, des terroristes. On n’a pas de mirador, pas de protection électrifiée, alors qu’on commence à avoir des jeunes avec de gros pedigrees», a-t-il regretté.

Pour le syndicat FO Justice, ces évasions sont le résultat «d’un cocktail explosif comprenant le manque d’effectifs en personnel», «le surmenage des agents», et «le placement de détenus inappropriés dans cet établissement», selon un communiqué sur son site Internet.

Ces évasions font suite à celle d’un détenu du centre pénitentiaire de Fresnes, dans la nuit de samedi à dimanche: hospitalisé au Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne), il s’est évadé peu avant 01H00 du matin, pieds nus et seulement vêtu d’un caleçon et d’une chemise d’hôpital, selon les précisions d’une source policière. Deux détenus de la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis (Essonne) s’étaient eux évadés mi-septembre lors d’une sortie dans la forêt de Fontainebleau (Seine-et-Marne), prétextant une envie pressante. L’un des deux a été arrêté à Pantin, fin septembre.

(AFP)

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