Bangkok : Le Premier ministre thaïlandais appelle au calme 

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BangkokLe Premier ministre thaïlandais appelle au calme

Le Premier ministre sortant Prayut Chan-o-cha a appelé au calme, jeudi, après le rejet définitif par le Parlement de la candidature à sa succession du progressiste Pita Limjaroenrat. 

Des soutiens du parti pro-démocratie Move Forward font entendre leur voix, notamment ici le 14 juillet 2023 à Bangkok.

Des soutiens du parti pro-démocratie Move Forward font entendre leur voix, notamment ici le 14 juillet 2023 à Bangkok. 

AFP

Le Premier ministre sortant en Thaïlande, le général Prayut Chan-o-cha, a appelé au calme, jeudi, après le rejet définitif par le Parlement de la candidature à sa succession du progressiste Pita Limjaroenrat, vainqueur des dernières élections dont le programme est jugé trop radical vis-à-vis de la monarchie et l’armée.

Le parti de Pita, Move Forward (MFP) est arrivé largement en tête lors du scrutin du 14 mai, grâce au soutien massif d’une jeunesse avide de changements profonds dans le royaume gouverné par les militaires, depuis quasiment une décennie. Mais la journée de mercredi, forte en rebondissements, a douché leurs espoirs, entre suspension de Pita comme député en raison de soupçons d’irrégularités et interdiction de présenter sa candidature une deuxième fois au poste de Premier ministre.

Manifestants

Son projet de réformer la sévère loi sur la lèse-majesté a tracé une ligne jaune avec les sénateurs, qui refusent tout compromis avec Move Forward, jugé trop radical vis-à-vis de la monarchie. Près d’un millier de manifestants se sont rassemblés dans la soirée autour du monument de la démocratie dans le centre de Bangkok pour exprimer leur colère face à la décision des députés et sénateurs conservateurs d’écarter de facto Pita, 42 ans, de la politique pour une durée indéterminée.

Le général Prayut, arrivé au pouvoir en 2014 par un coup d’État, et qui est toujours en poste depuis les élections pour assurer l’intérim, a déclaré qu’il «comprenait» la frustration des partisans de Move Forward, a rapporté son porte-parole. Il a appelé à la retenue et affirmé que «tout le monde doit travailler pour faire avancer la Thaïlande de manière démocratique aux côtés de la monarchie», a déclaré Rachada Dhnadirek.

Inégalités

La Thaïlande risque de s’enfoncer dans une crise politique en l’absence de candidat déclaré après la mise à l’écart du progressiste. Sa coalition de 8 partis, majoritaire à l’Assemblée nationale, doit maintenant tenter de se mettre d’accord sur un nouveau nom, probablement issu du Pheu Thai, le parti arrivé en deuxième position aux élections législatives.

L’homme d’affaires Srettha Thavisin (60 ans), au profil plus consensuel, est le mieux placé pour prendre la suite, mais la présence de Move Forward parmi ses soutiens pourrait dissuader les sénateurs et ainsi le pousser à s’allier avec des mouvements plus conciliants avec l’armée.

La Thaïlande, où subsistent de fortes inégalités, affiche l’un des taux de croissance les plus faibles d’Asie du Sud-Est, qui appelle à des réformes structurelles d’ampleur. Les milieux économiques s’inquiètent d’une instabilité prolongée, qui pourrait impacter le secteur vital du tourisme. 

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(AFP)

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