Ski alpin: River Radamus, à rien de teindre une croix suisse dans ses cheveux

Actualisé

Ski alpinRiver Radamus, à rien de teindre une croix suisse dans ses cheveux

L’Américain avait fait une promesse aux spectateurs d’Adelboden: arborer une nouvelle coupe de cheveux improbable en cas de podium. Il y a échappé pour 12 centièmes, samedi. 

Rebecca Garcia - Adelboden
par
Rebecca Garcia - Adelboden
River Radamus avait bien besoin de manger de la neige après ce tourbillon d’émotions dans une aire d’arrivée bouillante.

River Radamus avait bien besoin de manger de la neige après ce tourbillon d’émotions dans une aire d’arrivée bouillante.

AFP

Il s’était déjà montré avec un motif léopard dans les cheveux, mais aussi du bleu et du tigré. River Radamus est autant un artiste sur les skis qu’au niveau capillaire. L’Américain sait toutefois faire preuve de sérieux.

À Adelboden, il a terminé au pied du podium de géant. Il a aussi réussi l’exploit de se qualifier en deuxième manche du slalom en portant le dossard numéro 70. Les fans ont adoré, et le skieur de 25 ans a pris le temps de les remercier et de signer des vestes. Interview au bord de la piste.

À quel point cette journée est spéciale, avec cette première qualification en deuxième manche d’un slalom de Coupe du monde?

Je n’ai pas encore pu disputer beaucoup de slaloms. Cela a toujours été un rêve pour moi, mais c’est un événement compliqué. Je vois mes coéquipiers skier à un tel niveau, et le niveau de la compétition en général fait que c’est difficile pour moi de me procurer des chances de participer à des courses de Coupe du monde.

Qu’est-ce que cela implique?

Chaque fois que j’en ai l’occasion, je veux en tirer le maximum. Cela fait que je n’ai pas de pression, je peux skier plus librement, prendre davantage de risques, et ça paie. Aujourd’hui (ndlr: samedi), je suis très heureux.

N’avoir aucune attente extérieure permet de mieux laisser parler son instinct?

Oui. Bien sûr que je me mets toujours beaucoup de pression moi-même, et c’est ce que je dois équilibrer avec l’intensité que je mets dans mon ski. C’est important d’accepter de vivre avec les conséquences. Accepter que de mauvaises choses peuvent se passer implique que je peux pousser, et aussi que de bonnes choses peuvent survenir.

Avec votre dossard numéro 70, aviez-vous le moindre espoir de réellement vous qualifier pour la deuxième manche?

Je pense que personne ne s’y attendait. Mais je ne ferais pas de course si je ne pensais pas avoir ma chance. Je pouvais skier de manière sûre ou agressive, et j’ai su que je devais skier agressif pour espérer quelque chose. Je suis surpris en bien, mais pas choqué.

Le rapport entre risquer et assurer, n’est-ce pas le propre des épreuves techniques?

C’est sûr. Après avoir terminé, je me suis redis que je voulais vraiment aller à mes limites. En première manche, j’y suis parvenu. Pour la deuxième, vous avez cette peur de ne pas terminer la course. Mais franchement, cela ne me sert à rien de finir dans les trois dernières places. Cela ne m’apporte pas beaucoup de points et ne m’aide pas à progresser. Alors je savais que j’avais une bonne occasion et que je devais y aller encore plus fort en seconde manche.

Essayez-vous de devenir le chouchou du public?

(Il rit.) Je ne sais pas. J’adore cette piste, je l’ai toujours aimée. Elle fait partie de l’histoire. J’ai envie de lui rendre justice chaque fois que je viens ici. J’ai envie de la respecter et de me pousser au maximum. Je crois que le public respecte et apprécie cela. Plus j’y parviens, plus j’aurai de succès ici. Et j’espère que je deviendrai un de ceux que célèbrent les fans suisses.

Qu’est-ce que vous allez faire à vos cheveux pour célébrer ces bons résultats?

J’ai dit aux gens ici que j’allais teindre le drapeau suisse sur mes cheveux si je montais sur le podium. J’ai terminé 4e du géant, donc peut-être l’année prochaine.

Ton opinion