Jura: Des murs auscultés de peur qu’ils ne se lézardent

La géothermie profonde s’invite chez les propriétaires fonciers de Glovelier, Bassecourt, Boécourt et Berlincourt: avant le premier percement, un «protocole des fissures» sera réalisé. Comme l’a résumé «Le Quotidien Jurassien», il s’agit d’un inventaire des lézardes dans les bâtiments, une action menée à grande échelle dans un rayon de 2,5 kilomètres autour du puits projeté.

Préféré à un échantillonnage par le gouvernement jurassien, le relevé des lézardes prévu dans une convention a pour but de simplifier les procédures en cas de dommages, avec une prise en charge par l’assurance en responsabilité civile du promoteur.

Une fois dûment informés, les propriétaires concernés auront trois mois pour demander un relevé sur leur bien immobilier. Plusieurs mesures combinées réduiront toutefois les risques de secousse: des tests avant une stimulation du réservoir, un puits d’exploration pour l’étude du sous-sol, une surveillance de la sismicité et une étude des risques.

Regroupés au sein du mouvement «Citoyens Responsables Jura», les opposants à la géothermie profonde ne sont pas rassurés. Son président Jack Aubry voit de l’amateurisme dans la démarche proposée, sachant qu’ailleurs, certaines secousses ont provoqué des dégâts bien au-delà de 2,5 kilomètres. Si un forage devait fissurer des murs au-delà de ce périmètre, les propriétaires seraient indemnisés par analogie sur la base du protocole des fissures.

Toujours sur la chaîne jurassienne, à Macolin, le Centre national de sport pense trouver de l’eau chaude dans un réservoir naturel, en profondeur. Des appareils de mesure seront installés sur le territoire d’Évilard-Macolin, mais aussi dans douze autres communes.

À Macolin, deux forages seront nécessaires pour exploiter le réservoir d’eau localisé à une profondeur de 1500 à 2000 mètres. Trois camions vibreurs sillonneront la région pendant trois semaines, tandis qu’un bateau vibreur sera engagé sur le lac de Bienne.

Selon «Le Journal du Jura», les vibrations produites ne constituent pas une nuisance majeure pour l’être humain, la faune ou l’environnement. La plupart des mesures seront effectuées de nuit sur les routes secondaires, les chemins agricoles et les chemins forestiers. Dans les zones habitées, les camions vibreurs seront en action entre 20 et 22 heures.

Un service de notification par SMS sera mis à disposition de la population. Ses utilisateurs recevront un message le jour précédant le passage des camions vibreurs à une adresse donnée.