Football: La folle semaine d’Alyssa Lagonia, la fin amère de Sandy Maendly

Publié

FootballLa folle semaine d’Alyssa Lagonia, la fin amère de Sandy Maendly

La Canadienne est passée à cinq minutes de la fin de sa carrière samedi. Avant de mener son équipe en finale de Super League. Elle a débuté la semaine malade. Maendly a, elle, rendu un dernier fier service à ses couleurs.

Florian Vaney Carouge
par
Florian Vaney Carouge
Alyssa Lagonia jouera son dernier match le lundi de Pentecôte à Lausanne. La finale du championnat.

Alyssa Lagonia jouera son dernier match le lundi de Pentecôte à Lausanne. La finale du championnat.

Eric Lafargue

Les Servettiennes marchaient sur un fil. Deux d’entre elles encore plus particulièrement. La réalité d’une demi-finale aller ratée à Bâle (défaite 0-2, score acquis après 15 minutes) a placé les Genevoises face au vide. Parce que tout s’arrêterait sans une réaction d’orgueil samedi à la Fontenette. La saison et les rêves d’un deuxième titre consécutif pour toutes. Et pour Sandy Maendly et Alyssa Lagonia, encore bien plus que ça. Les deux fers de lance grenat jouaient un double match: face aux Bâloises et à l’incertitude. Pour elles, fin de saison rime avec fin de carrière.

Alors jusqu’à la 87e minute, il a fallu vivre avec l’idée que le bout du chemin était arrivé. Tant les deux femmes ont donné pour éviter ce scénario, cela ne s’est jamais ressenti sur le terrain. Reste que la fin se trouvait là, toute proche, toujours plus menaçante à mesure que le but du 2-0 ne voulait pas tomber. Évidemment, il a fallu un corner de Sandy Maendly à cinq minutes du terme pour le faire venir. Prolongations. Bonheur? Durant dix minutes, oui.

Puis le coup de massue personnel. La numéro 8 commet une faute à mi-terrain, voit l’avertissement tomber sur elle et comprend. Elle s’arrache les cheveux. La sanction la privera de finale, qu’elle ira tout de même arracher jusqu’aux tirs au but avec ses coéquipières. Avec une attitude et une classe qui ne sauraient mieux mettre en valeur et résumer tout ce qu’elle aura apporté à Servette Chênois. «La façon dont Sandy s’est battu jusqu’à la fin, en sachant ce qui lui arrivait, c’était très fort», a rendu hommage son coach, Eric Sévérac. Nul doute qu’elle saura jouer un ultime rôle en coulisses sur la route de la Tuilière, où se déroulera la finale le lundi de Pentecôte. Avant d’enfiler une dernière fois le maillot de la Suisse à l’Euro cet été.

La voie de la confiance

L’histoire a réservé un meilleur sort à Alyssa Lagonia. La Canadienne aura droit à son «match d’adieu», fixé dans le temps, sans incertitude, et avec l’espoir d’une retraite actée dans la liesse d’un titre. Parce que Servette Chênois a livré un tout grand match collectif samedi. Et parce que sa capitaine s’est fait justice pour être la meilleure meneuse possible. Si les Genevoises soulèvent la Coupe dans dix jours, on se souviendra longtemps de sa frappe de 25 mètres face à Bâle à la 27e (sur un décalage de… Sandy Maendly). Celle qui a ouvert la voie au grandiose retournement de situation qui a suivi.

«Si j’étais à 100%? Oh non! Mais j’ai donné le 100%.»

Alyssa Lagonia, capitaine de Servette Chênois tombée malade cette semaine.

Une semaine plus tôt, lors de la déroute initiale, la capitaine n’était pas là. Il y avait une finale de Ligue des champions à préparer, Alyssa Lagonia (32 ans) travaille à l’UEFA, son avenir est celui d’employée et non de footballeuse: le choix paraît logique. Le fait est que le temps perdu, la Canadienne n’a pas pu le rattraper comme espéré.

Elle est tombée malade en début de semaine, sans en faire une fatalité. Elle s’est entraînée tant bien que mal, puis s’est efforcée d’oublier les microbes en enfilant son brassard samedi. Sans l’ombre d’un doute, c’est elle qui s’est saisie du premier ballon de la séance de tirs au but fatidique. Elle a marqué, montrant le chemin du but et de la confiance. «Si je me sentais à 100%? Oh non! Mais j’ai donné le 100%», a-t-elle résumé dans l’euphorie de la victoire, après avoir longuement souligné à quel point elle était fière de ses coéquipières. Zurich peut trembler: Servette Chênois débarquera boosté à bloc à la Tuilière.

Ton opinion