Affaire Narumi en FranceAprès 7 ans, Nicolas Zepeda admet sa présence chez la victime
Jugé en appel pour l’assassinat de Narumi Kurosaki, une étudiante japonaise, l’accusé avait toujours affirmé qu’il ne s’était pas rendu dans la résidence où vivait la jeune femme.
«Je suis rentré dans cette résidence pour frapper à la porte de Narumi.» Jugé en appel pour l’assassinat d’une étudiante japonaise en décembre 2016, le Chilien Nicolas Zepeda a reconnu mercredi pour la première fois être venu là où vivait son ex-petite-amie.
«Ça faisait un jour ou deux que j’étais à Besançon. Je suis allé frapper à la porte de Narumi pour voir si on pouvait aller boire un café», a déclaré Nicolas Zepeda en français, debout dans son box de la salle des assises du tribunal de Vesoul, dans l’est de la France.
Depuis sept ans que Narumi Kurosaki a disparu, et que les soupçons se portent sur lui, jamais il n’avait reconnu s’être rendu jusqu’à la chambre de son ex-petite amie. «J’avais un peu honte de vouloir réessayer» de maintenir un lien avec la jeune femme, concède le Chilien de 32 ans, condamné en première instance à 28 ans de prison.
«Je voulais que les choses soient en bon ordre», explique-t-il. Au moment de la rupture, «on avait parlé d’une suite plus constructive, de renouer une amitié, je voulais une réponse à cette interrogation».
«Il avait les yeux gonflés, comme s’il avait pleuré»
C’est son avocat, Me Renaud Portejoie, qui a obtenu qu’il parle, après le témoignage d’une ancienne étudiante. Logeant à l’époque dans la même résidence que Narumi Kurosaki, elle affirme avoir vu Nicolas Zepeda dans la cuisine commune, quelques jours avant la disparition de l’étudiante japonaise en décembre 2016. «Il avait les yeux gonflés, comme quelqu’un qui a pleuré beaucoup», explique la jeune femme.
«Vous entendez» la témoin, «elle a eu de la peine pour vous», attaque Renaud Portejoie. «Est-ce que vous êtes bien sûr que vous n’avez pas pénétré au quatrième étage?» demande-t-il à son client, qui alors cède. «Quand vous êtes venu en France, le but était-il de rencontrer Narumi Kurosaki?» insiste l’avocat. «Essentiellement, c’était pour rencontrer Narumi.»
Il a toujours assuré qu’il était en Europe pour un congrès
Jusque-là, le Chilien avait toujours soutenu s’être rendu en Europe depuis le Chili pour assister à un congrès en Suisse. «Ce sont deux évolutions majeures de ses dépositions», savoure l’avocat général, Étienne Manteaux, qui demande que ces déclarations soient dressées sur procès-verbal.
Le procès doit se tenir jusqu’au 22 décembre. Nicolas Zepeda, qui nie toute responsabilité dans la disparition de Narumi Kurosaki, encourt la réclusion criminelle à perpétuité.