Royaume-Uni: A la barre, Harry dénonce l’intrusion de la presse et raconte son malaise

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Royaume-UniÀ la barre, Harry dénonce l’intrusion de la presse et raconte son malaise

Devant un tribunal de Londres, le duc de Sussex accuse le «Daily Mirror» d’avoir eu recours à des procédés illicites pour obtenir des infos entre 1996 et 2010, y compris en piratant des messageries.

Le prince Harry a témoigné, ce mardi, contre un tabloïd accusé de piratage de messageries téléphoniques.

Le prince Harry a témoigné, ce mardi, contre un tabloïd accusé de piratage de messageries téléphoniques.

REUTERS

Le prince Harry a dénoncé, mardi, devant la Haute Cour de Londres, l’intrusion de la presse dans sa vie et raconté sa souffrance depuis son enfance face aux articles à son sujet, lors d’un procès à Londres contre un tabloïd accusé de piratage de messageries téléphoniques.

«Chaque article m’a fait souffrir», a déclaré le duc de Sussex après avoir prêté serment sur la Bible, en tant que témoin. Harry a dénoncé «l’invasion de la presse pendant la plus grande partie» de sa vie et affirmé avoir «connu l’hostilité de la presse» depuis sa naissance. Ce témoignage du prince âgé de 38 ans marque la première apparition d’un membre de la famille royale à la barre depuis celle du futur Edouard VII, en 1891, pour un procès en diffamation.

Exilé en Californie avec son épouse Meghan, Harry, âgé de 38 ans, est arrivé au tribunal dans une voiture noire, puis est entré dans le tribunal sans dire un mot aux dizaines de journalistes qui l’attendaient.

Sa présence devant la Haute Cour de Londres, pour le procès intenté à la société éditrice du «Daily Mirror», donne un poids médiatique considérable à son combat lancé contre la presse à scandale. Il juge cette dernière responsable de la mort de sa mère Diana, pourchassée par des paparazzis à Paris, en 1997, et l’accuse aussi de harcèlement envers Meghan.

Un jour de retard, à cause de l’anniversaire de sa fille

Le prince avait été convoqué dès lundi, mais il ne s’est pas présenté, au motif que le deuxième anniversaire de sa fille Lilibet, dimanche, ne lui avait pas permis de prendre l’avion à temps depuis Los Angeles. Le juge Timothy Fancourt n’a pas caché son agacement, lundi, se disant «un peu surpris».

«Chacun d’entre nous se voit attribuer un rôle spécifique par la presse tabloïd. Vous êtes soit le prince playboy, soit le raté ou, dans mon cas, le tricheur, le buveur mineur, le toxicomane irresponsable, et la liste est encore longue.»

Le prince Harry

Dans le procès en cours, qui s’est ouvert le mois dernier, Harry accuse l’éditeur du «Daily Mirror» d’avoir eu recours à des procédés illicites pour recueillir des informations, y compris en piratant des messageries téléphoniques, entre 1996 et 2010.

Le prince a décrit, d’une voix souvent hésitante, comment dans chaque palais, les journaux étaient toujours présents. «D’après mon expérience en tant que membre de la famille royale, chacun d’entre nous se voit attribuer un rôle spécifique par la presse tabloïd», a-t-il déclaré. Puis le prince a dressé la liste: «Vous êtes soit le prince playboy, soit le raté ou, dans mon cas, le tricheur, le buveur mineur, le toxicomane irresponsable, et la liste est encore longue.»

«J’avais l’impression de ne pouvoir faire confiance à personne»

«En y repensant aujourd’hui, un tel comportement de leur part est tout à fait ignoble», a-t-il ajouté. «Combien de sang va encore tacher leurs doigts avant que quelqu’un ne mette un terme à cette folie?», a interrogé Harry dans sa déclaration de témoin, lue à l’audience, où il dénonce aussi les liens entre la presse et le gouvernement, tous les deux «au plus bas».

Le duc de Sussex a décrit l’impact qu’a eu sur lui la collecte illégale d’informations: «J’avais l’impression de ne pouvoir faire confiance à personne, ce qui était un sentiment terrible. En découvrant l’étendue des activités illégales menées par MGN à mon égard, je suis quelque peu soulagé de savoir que ma paranoïa à l’égard de mes amis et de ma famille était en fait déplacée.»

Dans la procédure, 33 articles litigieux ont été retenus par le juge sur 147 visés par Harry. Exposant les griefs du prince, son avocat a affirmé que le groupe de presse a recouru aux services d'«au moins 30 détectives privés».

Au début du procès, le groupe Mirror Group Newspapers – qui, outre le quotidien «Daily Mirror», publie «Sunday Mirror» and «Sunday People» – a présenté des excuses «sans réserve», reconnaissant «quelques preuves» de collecte illégale d’informations. L’avocat de l’éditeur a en revanche rejeté les accusations d’interception de messages vocaux et met en avant l’ancienneté des faits.

(AFP)

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