Guerre en UkraineDes mercenaires de Wagner devenus «instructeurs» pour l’armée bélarusse
L’information provient du ministère de la Défense bélarusse. Le sort d’Evguéni Prigojine est lui incertain, mais une photo d’un homme lui ressemblant circule sur plusieurs chaînes Telegram.
Le Bélarus a annoncé vendredi que des mercenaires du groupe Wagner, ancien fer de lance de l’offensive russe contre l’Ukraine, servaient désormais comme «instructeurs» pour sa propre armée, après des semaines d’incertitude sur l’avenir de ce groupe paramilitaire qui avait lancé fin juin une rébellion avortée contre Moscou.
Rôle important dans le conflit en Ukraine
Au Bélarus, «les combattants de Wagner jouent le rôle d’instructeurs dans un certain nombre de disciplines militaires», a annoncé le ministère de la Défense du pays. Les mercenaires de Wagner ont joué un rôle important dans l’offensive russe en Ukraine, notamment dans la sanglante bataille pour Bakhmout, ville dévastée de l’est dont la capture a été revendiquée en mai par Moscou.
Le 24 juin, lancés par leur patron Evguéni Prigojine, en conflit avec la hiérarchie militaire russe, dans une rébellion contre Moscou, ils avaient occupé pendant plusieurs heures un quartier général de l’armée dans le sud de la Russie, et parcouru plusieurs centaines de kilomètres avec leurs blindés en direction de la capitale, ébranlant le pouvoir russe.
Leur rébellion a pris fin avec un accord prévoyant le départ au Bélarus d’Evguéni Prigojine. Ses combattants s’étaient vu proposer de rejoindre les troupes régulières, de retourner à la vie civile ou de partir eux aussi pour le Bélarus.
Le sort d’Evguéni Prigojine incertain
Le sort d’Evguéni Prigojine est lui incertain. Vendredi, plusieurs chaînes Telegram ont publié une photo d’un homme lui ressemblant, assis sur un lit de camp dans une tente.
Quant au général Sergueï Sourovikine, un haut responsable militaire avec lequel le chef de Wagner affichait sa proximité, sa disparition – sans que son arrestation ait été officiellement confirmée – a conforté l’hypothèse de complicités dans l’armée.
Wagner plus au combat
La principale conséquence reste le retrait apparent des mercenaires des combats en Ukraine, selon le Pentagone. «A ce stade, nous ne voyons pas les forces de Wagner participer de manière significative» aux combats, a déclaré son porte-parole, le général Pat Ryder.
Sur le terrain néanmoins, des «combats intenses» continuent entre Russes et Ukrainiens, selon un communiqué de l’état-major ukrainien. «L’ennemi maintient ses efforts principaux dans les zones de Koupiansk, Lyman, Bakhmout, Avdiivka et Mariinka», dans l’est du pays, selon la même source, qui indique qu’«une vingtaine d'engagements de combat ont eu lieu dans les dernières journées».
Dans le sud par contre, où les forces ukrainiennes s’efforcent de percer vers la mer d’Azov pour couper les lignes d’approvisionnement russes, «les brigades d’assaut appuyées par des chars ont avancé de 1,7 km» en une semaine en direction de la ville de Melitopol, a annoncé le colonel Mykola Ourchalovitch, un porte-parole de la Garde nationale ukrainienne. Plus bas, vers la ville de Kherson, sur le Dniepr, les forces ukrainiennes mènent des opérations de reconnaissance et de combat pour «préparer la zone en vue d’actions offensives», a-t-il ajouté.