Plus de 50 morts«La plus grosse catastrophe naturelle de l’histoire» d’Hawaï
Plus de 50 personnes ont péri dans des incendies dévastateurs qui ont quasiment rasé une ville touristique d’Hawaï, et le bilan devrait s’alourdir dans cet État américain.
La «plus grosse catastrophe naturelle de l’histoire» d’Hawaï: plus de 50 personnes ont péri dans des incendies dévastateurs qui ont quasiment rasé une ville touristique de l’archipel, et le bilan devrait s’alourdir dans cet Etat américain, selon les autorités. Des milliers d’habitants et de touristes ont déjà été évacués des zones sinistrées.
Le bilan pourrait largement excéder les 60 victimes, selon le gouverneur Josh Green, qui a précisé que sur l’île de Maui, la ville historique de Lahaina, ex-capitale du royaume d’Hawaï au XIXe siècle, est à «80%» détruite. Les images impressionnantes d’un photographe de l’AFP qui a pu survoler Lahaina, jeudi, montrent des milliers d’immeubles complètement calcinés en bord d’océan. Souvent, aucun mur n’a survécu, leur ancien emplacement est simplement recouvert d’un tas de cendres grisâtres.
«Une zone de guerre»
«C’est la plus grosse catastrophe naturelle de l’histoire de l’État d’Hawaï», a insisté le gouverneur, jeudi, face à la presse. «En 1960, nous avions eu 61 morts quand une énorme vague avait submergé Big Island», a-t-il expliqué, faisant référence à un désastre intervenu un an avant qu’Hawaï ne devienne le 50e État américain. Ces incendies ravageurs interviennent au milieu d’un été marqué par une série d’événements météorologiques extrêmes, partout sur la planète.
«Cela ressemble à une zone de guerre là-bas», a raconté à l’AFP, Brandon Wilson, un touriste qui était venu célébrer ses 25 ans de mariage avec son épouse, dans la file d’attente à l’aéroport pour quitter Maui. «C’est vraiment comme si quelqu’un était venu et avait bombardé la ville entière, tout est complètement dévasté, entièrement calciné», raconte-t-il en sanglots.
Alimentés par des vents violents, nourris par la force de l’ouragan Dora qui passe actuellement dans l’océan Pacifique, les feux se sont propagés tellement rapidement que la population a été prise de cours: une centaine d’habitants se sont jetés à la mer pour échapper aux flammes, selon les garde-côtes.
«Cadavres flottants»
Le président Joe Biden a signé une déclaration de catastrophe naturelle, ce qui va permettre de débloquer d’importantes aides fédérales pour financer les secours, hébergements d’urgence et efforts de reconstruction. Mais sur place, les locaux comptent les corps inanimés et s’impatientent. «Nous essayons de sauver des vies et j’ai l’impression que nous ne recevons pas l’aide dont nous avons besoin», a pesté Kekoa Lansford, un habitant de Lahaina. «Nous voyons encore des cadavres flottant dans l’eau et sur les digues», a-t-il ajouté.
Une centaine de personnes ont sauté dans l’eau pour échapper aux flammes, a expliqué à CNN un responsable des garde-côtes américain, Aja Kirksey. Des milliers de personnes ont été évacuées des zones sinistrées vers des centres d’urgence ou l’aéroport principal de Maui.
«Nous allons avoir besoin d’héberger des milliers de personnes», a insisté le gouverneur, en expliquant que les autorités contactent actuellement les hôtels de l’archipel et font appel à la générosité des habitants capables de loger des déplacés chez eux. Les touristes sont priés de quitter l’île, des bus sont organisés pour les exfiltrer.
Maui était «desséchée»
Selon le site PowerOutage, environ 11’000 foyers et commerces restaient sans électricité, jeudi après-midi, dans l’archipel. Les incendies se sont propagés de manière fulgurante grâce à une végétation «particulièrement desséchée» à Maui, qui a connu des précipitations en dessous de la moyenne ce printemps, et des températures plus élevées que d’habitude, selon Thomas Smith, professeur de géographie environnementale à la London School of Economics and Political Science.
S’il est toujours difficile d’attribuer un événement particulier au changement climatique, les scientifiques rappellent régulièrement que le réchauffement de la planète augmente la fréquence des événements extrêmes. Plus intenses et plus nombreux, les épisodes de sécheresse augmentent la dangerosité des incendies, qui se propagent plus rapidement.
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