Hockey sur glace: Bozon: un record manqué, un autre égalé et des points pour le papa

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Hockey sur glaceBozon: un record manqué, un autre égalé et des points pour le papa

Face à Langnau vendredi soir, Kevin Bozon a ouvert le score après 9 secondes seulement. Ce qui n’en fait pas l’auteur du but le plus rapide de National League. 

Julien Boegli
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Julien Boegli
Kevin Bozon a inscrit son quatrième but de l’exercice.

Kevin Bozon a inscrit son quatrième but de l’exercice.

Marusca Rezzonico/freshfocus

Le HC Ajoie a beau avoir rejoint l’élite du hockey suisse il y a deux ans et demi seulement, il a déjà en sa possession un record national: celui de la plus longue série de défaites à ce niveau de jeu. Soit 19 revers d’affilée concédés lors de l’exercice 2021/22.

Bon dernier du championnat, il aurait pu s’en accaparer un autre, vendredi soir. Celui du but le plus rapide. En déviant un envoi d’Adam Rundqvist entre les jambières de Stéphane Charlin après 9 secondes de jeu, Kevin Bozon a dépassé de trois secondes la réussite la plus précoce de l’histoire de la première division helvétique. Une prouesse accomplie par Peter Jaks (Ambri) en 1992 et le Canadien Ken Yaremchuk (Davos) en 1998. Un peu plus près de nous, mais en ligue B cette fois-ci, Dominic Forget avait réussi à allumer la lampe rouge après 5 secondes lors de la victoire fleuve obtenue par Viège face aux GCK Lions (11-5) le 9 janvier 2010.

L’équipe sur orbite

Sur le moment, l’attaquant franco-suisse du HCA confie ne pas avoir imaginé avoir battu ni même égalé un record en terme de précocité. «Mais le fait que vous me lanciez sur le sujet, pour le coup, j’ai bien cru que vous aviez une bonne nouvelle à m’annoncer», réagit-il quelques minutes après le match. Hélas non. Il ne s’agit en réalité «que» du 7e but le plus rapide de National League.

Un premier engagement remporté, Gregory Sciaroni qui contourne habillement la cage emmentaloise, un relais avec Adam Runqvist qui décoche une frappe déviée par Bozon. Y’avait-il moyen de grappiller un peu de temps sur cette action? «Honnêtement, on a exécuté cela le plus vite que l’on pouvait», sourit le numéro 95 du HCA. 

Lancé d’entrée de jeu pour contrer la ligne de parade des SCL Tigers, le 4e trio offensif de Christian Wohlwend a réussi à placer son équipe sur orbite. Comme le 23 décembre dernier à Lugano lorsque le même Bozon a ouvert le score sur sa première présence de la soirée, soit après 37 secondes. «Le rôle de notre ligne est de «matcher» les meilleurs joueurs d’en face. Si on marque, ce n’est que bonus pour nous.»    

Le soulagement par Gauthier

Au sortir de ce large succès acquis face à Langnau (5-1), Ajoie a enfin pu fêter une pleine récolte de points devant ses supporters, la première depuis deux mois. Et ça, c’en est une, de bonne nouvelle. Contrairement à leurs deux dernières sorties, à Lugano et contre Genève, les Jurassiens sont parvenus à tenir leur avantage jusqu’au bout. 

Mais ils ont souffert, terriblement par instants, avant que Frédérik Gauthier ne soulage l’assistance en jeu de puissance à cinq minutes du terme (3-1). «Je n’irais pas jusqu’à dire que l’on s’est relâchés. Défensivement, on a été assez moyens, tout n’était pas au point. On a pu s’appuyer sur un Ciaccio des grands soirs pour nous tenir dans le match dans le 2e tiers. Il était surtout important de prouver que l’on est capable de gérer une avance», livre encore Kevin Bozon.

«Je peux vous assurer que d’avoir son père comme sélectionneur n’est pas un avantage, au contraire même.»

Kevin Bozon, fils de Philippe Bozon

Un record, l’international tricolore en a finalement égalé un. Il est cependant plus personnel. Auteur de sa quatrième réalisation du concours, il a fait aussi bien, en 18 matches, que lors des 46 parties disputées lors du précédent championnat. «Ce record n’est évidemment pas très élevé mais si je peux l’exploser cette saison, je ne vais pas me gêner.»

Ce goal marqué vendredi tombe d’autant mieux qu’il a été inscrit sous le regard de ses parents. «Et du sélectionneur de l’équipe de France», précise malicieusement Kevin. Philippe Bozon aura ainsi certainement apprécié la prestation du fiston, qui a des points à marquer aux yeux du paternel. «J’espère, en tout cas. Si ma place lors des derniers championnats du monde n’a jamais vraiment été remise en question, il n’en va pas de même cette année. La concurrence est plus féroce, je dois prouver que je mérite d’y rester. Et je peux vous assurer que d’avoir son père comme sélectionneur n’est pas un avantage, au contraire même. Il est plus exigeant encore avec mon frère (Tim, le Lausannois) et moi.»

C’est donc avec une confiance retrouvée que Kevin entrera su la glace de Bienne ce samedi soir, là même où il avait débloqué son compteur le 27 novembre dernier pour son deuxième match de l’exercice après avoir soigné une blessure qui l’avait tenu éloigné des patinoires durant les premières semaines de compétition. Alors qu’il bénéficie d’un temps de jeu réduit cette saison (10’57’’ de moyenne par match contre 15’29’’ il y a douze mois), l’attaquant, qui vient de fêter ses 28 ans, dit accepter sa position quand bien même il pourrait aspirer à un rôle un peu plus offensif.

«Mon temps de jeu et mes responsabilités ne sont actuellement pas les mêmes que lors du dernier championnat. Je suis un joueur d’énergie. L’objectif que je me fixe lors de chaque match est d’être le joueur à avoir le plus travaillé sur la glace», admet-il. 

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