Cyclisme: Le Tour du Pays de Vaud a de l’avenir, comme ses participants

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CyclismeLe Tour du Pays de Vaud a de l’avenir, comme ses participants

La 53e édition de la boucle vaudoise, qui se déroule cette semaine, est devenue une étape cruciale vers le professionnalisme. Les cyclistes passent pros de plus en plus tôt.

Robin Carrel Gollion
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Robin Carrel Gollion

Gollion, Apples, Pomy ou encore Villars et Ollon… Dur de faire plus valdo-vaudois pour ce 53e TPV, de retour aux affaires en cette fin de semaine après les années Covid, une édition 2022 remportée par l’Argovien Jan Christen et un forfait en 2023, faute de moyens. Cette fois, cette course pour cyclistes de 17 et 18 ans a bien été lancée et elle a pris une importance cruciale dans le calendrier mondial au fil des années, comme toute la Coupe des nations de l’Union cycliste internationale d’ailleurs

Car les catégories juniors sont toujours plus scrutées année après année. Parce que les «pépites» sont aujourd’hui bien plus enclines à rejoindre les rangs des professionnels sans passer par une catégorie espoirs (moins de 23 ans), qui se meurt gentiment. Les post-adolescents s’entraînent aujourd’hui «comme des grands» et ont directement un impact quand ils se retrouvent chez les pros, alors qu’ils sont à peine majeurs. Le Tour du Pays de Vaud est ainsi une mine de talents que les recruteurs ne manqueraient pour rien au monde.

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«Dans le vélo, aujourd’hui, les coureurs arrivent à haut niveau beaucoup plus jeune, explique Daniel Atienza, qui était sur les routes du contre-la-montre inaugural du Tour du Pays de Vaud jeudi. Pourquoi? Parce qu’on s’est rendu compte que, comme dans les autres sports, les jeunes qui font du vélo peuvent être performants très vite. C’est juste une question de suivi et d’entraînement. Les coureurs qui sont ici seront capables d’être bons en World Tour et même d’y gagner la saison prochaine déjà. Regardez Jan Christen, gagnant du TPV en 2022! Il est déjà chez UAE, la meilleure équipe du monde, et a levé les bras en 2024… Il y a sûrement pas mal de recruteurs au bord de la route aujourd’hui, d’ailleurs.»

Ces «scouts» peuvent même arriver déjà trop tard. Car les juniors de 17 et 18 ans ont, pour certains, d’ores et déjà été mis sous contrat par des formations de l’élite. Ce chrono autour de Gollion a, par exemple, été remporté par le Tchèque Pavel Sumpik. Celui qui court pour la Roman Kreuziger Cycling Academy en club porte le maillot de son pays dans cette épreuve par nation, mais il a d’ores et déjà paraphé une entente avec la dsm-firmenich PostNL pour le futur. Dans les cinq premiers du jour, quatre sont déjà sûrs d’intégrer un team pro tout bientôt!

Ce niveau est donc devenu fondamental, mais le cahier des charges de l’UCI et de certaines autorités locales fait que les organisateurs peinent à trouver le financement, les bénévoles et l’accompagnement qui vont avec. Il ne faut pas se mentir, ce qui se passe en cette fin de semaine sur les routes vaudoises, c’est du très, très haut niveau et réussi à le mettre en place demande également de sacrées acrobaties. Jeudi, le contre-la-montre de Gollion (7,1 km) a par exemple été remporté par Sumpik à plus de 46 km/h de moyenne!

«Certaines épreuves de Coupe des Nations ont même disparu récemment, alors qu’on a un énorme rôle à jouer, regrette Alain Witz, directeur du Tour de Pays de Vaud. Et puis on a des difficultés avec les règlements UCI… On n’a pas pu faire courir une équipe de Lombardie ce week-end, parce que l’équipe nationale d’Italie ne venait pas. On a demandé une dérogation, mais rien. Notre but à nous, c’est de faire courir le plus de monde possible! On a le potentiel pour faire venir 20 ou 25 équipes.»

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