France: Il voulait tuer Macron, au final il agresse un prêtre

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Nice (F)Il voulait tuer Macron, il agresse un prêtre

Un Français inconnu des services de police et «manifestement bipolaire» a blessé un prêtre et une paroissienne dimanche matin.

Des véhicules de pompiers sont garés devant l’église Saint-Pierre d’Arène après l’agression d’un prêtre à Nice.

Des véhicules de pompiers sont garés devant l’église Saint-Pierre d’Arène après l’agression d’un prêtre à Nice.

AFP

Un homme visiblement «déséquilibré» et victime de troubles psychiatriques a agressé dimanche matin au couteau un prêtre d’origine polonaise, dans une église à Nice, le blessant grièvement, mais son geste n’aurait a priori aucun caractère terroriste. L’agresseur présumé, rapidement interpellé, est en garde à vue. L’agression a été annoncée par le ministre de l’Intérieur dans un tweet.

Peu avant l’office de 10h00, un homme est entré dans l’église Saint-Pierre d’Arène, portant «plusieurs coups de couteau au prêtre», a expliqué Maud Marty, procureure de la République adjointe de Nice, sur le lieu de l’agression.

Le prêtre a été transféré au CHU Pasteur de la ville. Une paroissienne a également été légèrement blessée en tentant de s’interposer, selon la magistrate. La victime, le père Krzysztof Rudzinski, d’origine polonaise, installé dans cette paroisse depuis plus de dix ans, épaule habituellement le curé de l’église, a précisé l’autre vicaire, Yves-Marie Lequin, interrogé par la presse. C’est une religieuse qui s’est interposée pour tenter d’arrêter l’agression, a-t-il souligné.

Blessure au thorax

Également venu sur place, le procureur de la République de Nice Xavier Bonhomme a précisé que l’agresseur, âgé de 31 ans, avait frappé sa victime avec une lame d’une dizaine de centimètres, la blessant «essentiellement au thorax». La religieuse, elle, a été légèrement blessée à une main. Une enquête a été ouverte pour tentative d’homicide volontaire et violences volontaires avec arme et confiée à la police judiciaire de Nice. Le Parquet national antiterroriste (Pnat) a été avisé et la situation était «en cours d’évaluation à leur niveau», avec un retour attendu «dans les prochaines heures», a précisé le procureur. «Les éléments d’information communiqués à ce stade ne justifient pas notre saisine», a déclaré le Pnat en fin de matinée.

Mobile inconnu

«Les mobiles du passage à l’acte sont à ce jour et à cette heure difficiles à établir», a insisté le procureur, précisant que l’agresseur n’était pas connu sur le plan judiciaire et était suivi psychiatriquement. De source policière, cet homme, prénommé Kevin, de nationalité française et né à Fréjus (Var), est «manifestement bipolaire» et son geste n’aurait «pas de caractère terroriste a priori»: «Il a spontanément déclaré aux effectifs de police qu’il était de confession juive et qu’en ce jour d’élection, il voulait tuer Macron et qu’il s’était finalement rabattu sur une église».

Déséquilibré

Cet homme aurait fait «plusieurs séjours en hôpital psychiatrique, à l’hôpital Sainte-Marie à Nice», selon le maire de la ville Christian Estrosi, également sur place. Bernard Gonzalez, le préfet des Alpes-Maritimes, a de son côté souligné la rapidité de l’intervention policière qui «a permis la neutralisation de l’agresseur sans l’usage d’armes à feu».

La ville de Nice a été traumatisée par plusieurs attentats terroristes meurtriers dans le passé. Le 29 octobre 2020, un Tunisien, Brahim Aouissaoui, avait fait irruption dans la basilique de Nice et tué trois personnes à coups de couteau. Il avait été mis en examen pour «assassinats et tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste».

(AFP)

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