SuisseUne déclaration du National en faveur du peuple iranien
La commission de politique extérieure du National demande une fois encore que Berne condamne les violences et reprenne les sanctions de l’UE.
La Commission de politique extérieure du National (CPE-N) ne lâche pas la pression sur le Conseil fédéral pour qu’il sorte de sa réserve face aux violences du régime iranien. Elle vient de décider, par 14 voix contre 10 et 1 abstention après un «débat nourri», d’adopter une déclaration du National en faveur des droits humains et de la démocratie en Iran.
De l’avis de la majorité, «le National doit exprimer son engagement pour la protection des minorités, et condamner l’usage excessif de la brutalité par l’État iranien». Selon la minorité en revanche, il n’y a rien, dans la déclaration, «qui n’ait déjà été réalisé, ou qui ne soit contre-productif», fait-elle savoir dans un communiqué.
Dans la déclaration, la Chambre du peuple condamne «sans réserve» la violence dont fait usage le gouvernement à l’encontre de la population et notamment l’exécution publique de manifestants. Elle demande aussi que «la brutalité dont fait preuve l’Etat à l’encontre des manifestants cesse immédiatement, que toutes les personnes emprisonnées pour des motifs politiques soient relâchées, que la peine de mort soit abolie.»
Reprendre les sanctions
La déclaration demande surtout une fois de plus au Conseil fédéral de reprendre toutes les sanctions imposées par l’UE à l’Iran et «d’assumer la grande responsabilité qui incombe à la Suisse en sa qualité de place financière et de négoce de matières premières importante à l’échelle mondiale».
Pour rappel, cette même commission avait déjà adopté en novembre une proposition visant à adresser une lettre au Conseil fédéral pour lui demander de reprendre les sanctions de l’UE. Elle rejoignait ainsi notamment une pétition qui avait été déposée, signée par 25’000 personnes. La commission avait en parallèle déposé une motion qui chargerait le Conseil fédéral «de prendre des mesures raisonnables et appropriées pour soutenir la société civile iranienne dans sa lutte pour les droits des femmes et les droits humains».
La Suisse, puissance protectrice en Iran
Grâce à sa neutralité, la Suisse a un mandat de puissance protectrice en Iran, dont elle représente les intérêts en relation avec les Etats-Unis depuis 1980. Berne représente aussi les intérêts iraniens en egypte (depuis 1979), en Arabie saoudite (depuis 2017), et au Canada (depuis 2019). Raison pour laquelle les demandes se multiplient pour que Berne sorte de sa réserve et reprenne les sanctions internationales à l’encontre de Téhéran. Mais le Conseil fédéral se montre jusqu’ici frileux, tant il craint de mettre en péril sa neutralité et de perdre ces mandats diplomatiques importants.