FootballLe projet Okafor à Salzbourg, stade terminal
Buteur contre l’AC Milan puis Chelsea lors des deux premiers matches de Ligue des champions, l’attaquant suisse s’inscrit dans la lignée des attaquants passés par le club autrichien.
- par
- Valentin Schnorhk
Cette année, c’est son tour. Les projecteurs sont braqués sur Noah Okafor, et il le rend bien. Un but contre l’AC Milan lors de la 1re journée de Ligue des champions la semaine dernière, un autre contre Chelsea pour la deuxième mercredi. Sans oublier les cinq réalisations déjà inscrites en championnat d’Autriche depuis le début de saison. À 22 ans, le Bâlois vit quelque chose qui ressemble à la saison de l’affirmation.
À vrai dire, rien de vraiment surprenant là-dedans. Cette saison, il est l’attaquant numéro un désigné du RB Salzbourg, même si le jeune Slovène (19 ans) Benjamin Sesko a bien sûr son mot à dire. Sauf que lui a déjà trouvé un point de chute: il a signé un contrat avec Leipzig à partir de la saison prochaine. Okafor, de son côté, est là pour faire parler de lui. Et marcher sur les traces de ceux qui étaient devant lui ces dernières années, avant – possiblement – de décrocher le gros contrat qui doit lui donner une autre dimension. Comme ses prédécesseurs.
Tout a changé il y a un an
Parce qu’au sein du club autrichien, la dynastie des attaquants est bien fournie. On cherche des profils bien précis: ils doivent être athlétiques, rapides, puissants et surtout marquer beaucoup de buts. Ces dernières années, Salzbourg a ainsi été porté par l’évidence Erling Haaland (il n’y a joué qu’une année, en 2019, mais avec 29 buts en 27 matches avant de partir à Dortmund, puis à City), mais également par Karim Adeyemi la saison dernière (il a pris la succession de Haaland au BvB). Ou encore Patson Daka, qui évolue désormais à Leicester. Le Sud-Coréen Hee-Chan Hwang s’est également fait un nom à Salzbourg, avant de signer à Leipzig, puis à Wolverhampton.
Noah Okafor doit être de cette trempe-là. Souvent dans l’ombre de ces derniers, celui qui avait rejoint l’Autriche début 2020 a mis un peu de temps à s’imposer. La saison 2020-21, qui devait être celle de la révélation, avait pris du plomb dans l’aile avec un Covid, puis une blessure. Mais tout a pris une autre dimension il y a une année, lorsqu’il a composé un duo très performant avec Adeyemi.
Auteur de neuf buts en Bundesliga autrichienne, mais également de trois autres en Ligue des champions, il avait alors sauté aux yeux de Murat Yakin, qui ne pouvait pas faire autrement que de l’appeler au mois de novembre. Il avait fêté sa 2e sélection (puisque Petkovic l’avait appelé en juin 2019 pour le Final Four de la Ligue des nations) à Rome contre l’Italie, offrant la passe décisive à Silvan Widmer sur le 1-1 décisif pour la qualification à la Coupe du monde. Quelques jours avant d’inscrire son premier but en sélection contre la Bulgarie.
Indispensable en équipe nationale?
Depuis, Okafor s’est imposé comme un élément-clé dans le groupe de Yakin. Également buteur en République Tchèque en juin (défaite 2-1), il doit encore trouver sa place dans l’animation du sélectionneur. Capable de jouer sur le côté ou dans une attaque à deux (comme à Salzbourg), il se distingue moins seul en pointe, une place que doit occuper Breel Embolo.
Il n’empêche, dans une équipe de Suisse qui chasse ses certitudes et qui voit beaucoup de joueurs (Seferovic, Freuler, Zakaria, Vargas, Mbabu…) en manque de temps de jeu et donc de rythme, la forme affichée par Noah Okafor est un joli coin de ciel bleu dans cette marée de nuages. Comment ne pas capitaliser dessus?