Critique«Buzz l’Éclair»: à voir une fois mais pas au-delà
Le Ranger de l’espace de «Toy Story» est de retour dans une histoire étonnante qui se termine malheureusement dans la facilité. En salle dès ce 22 juin.
- par
- Laurent Flückiger
Le monde de «Toy Story» est de retour, avec un premier film centré sur un personnage culte. Pas Woody ni Monsieur Patate ou Madame Patate et encore moins Rex, mais Buzz l’Éclair, un jouet qui, au début de la franchise, ignorait qu’il était un jouet. S’il faisait alors rire malgré lui, il a cette fois droit à une histoire où ressort tout son côté héroïque – «Vers l’infini et au-delà», comme dit sa maxime. C’est plutôt original, beau techniquement et parfois émouvant.
Avant d’atterrir dans la chambre d’Andy en 1995 déjà, le Space Ranger est le protagoniste du film préféré du garçon. «Buzz l’Éclair», qui sort en salle le 22 juin, est ce film. C’est le premier point déroutant peut-être pour ceux qui s’attendaient à un préquel classique. À travers l’histoire qu’on nous propose, on va comprendre pourquoi ce jouet est si important, au point de prendre la place de Woody sur le lit – et d’être dans le cœur des enfants encore aujourd’hui. Cela explique aussi pourquoi, visuellement, Buzz n’est pas tout à fait pareil que dans les «Toy Story».
Dans ce spin-off, il s’est échoué avec sa commandante et son équipage sur une planète hostile située à 4,2 millions d’années-lumière de la Terre, il tente alors de tous les ramener à la maison. Mais quand Buzz multiplie les essais avec des engins expérimentaux, ceux qu’il quitte vieillissent de quatre ans à chaque voyage, alors que, pour sa part, il ne prend que quelques heures en âge. C’est le second point déroutant.
Mélancolie
«Buzz l’Éclair» nous présente des personnages qu’on pensait voir accompagner le Ranger de l’espace tout au long du film, mais ceux-ci changent à vitesse grand V. Jusqu’à disparaître. Il en ressort une mélancolie qu’on ne s’attendait pas à ressentir dans cette aventure. Outre un super chat robot, on apprécie aussi les clins d’œil à «Star Wars» et d’autres œuvres de SF dans le design des vaisseaux, des portes, par exemple. Moins la référence aux animés japonais à travers les armures robotisées des méchants.
Pourtant, «Buzz l’Éclair» souffre du même défaut que «Là-haut», génial Pixar sorti en 2009: passée l’heure de film, quand l’action prime, la qualité baisse et l’humour ne tape pas toujours juste – même le gag postgénérique est décevant. Et la fin est bien trop attendue pour faire figurer le long-métrage dans le haut du panier de la firme à la lampe de bureau.