Gravement blessée chez elle par une balle perdue de kalachnikov

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Deal à MarseilleBlessée chez elle par une balle perdue: en état de mort cérébrale

Une jeune femme de 24 ans est en état de mort cérébrale, après avoir été atteinte, dimanche soir, à son domicile par des tirs qui visaient un point de trafic de stupéfiants au pied de son immeuble.

Les tirs en rafale ont atteint une personne au troisième étage d’un immeuble du sud-est de Marseille. (Photo d’illustration)

Les tirs en rafale ont atteint une personne au troisième étage d’un immeuble du sud-est de Marseille. (Photo d’illustration)

AFP

Les violences liées au narcobanditisme sont montées d’un cran à Marseille, où une femme de 24 ans se retrouve en état de mort cérébrale après avoir été touchée chez elle par une rafale tirée à l’aveugle. Depuis quelques mois, les autorités policières et judiciaires s’inquiétaient d’une «vendetta» entre gangs de trafiquants de drogues, une guerre de territoire à coups de rafales tirées à l’aveugle sur ou à proximité de points de deal. Alors que la plupart des victimes sont des hommes jeunes, parfois des adolescents, petites mains du trafic, dimanche soir vers 23 h 00, c’est une jeune femme qui «vivait sa vie tranquillement» avec sa mère qui a été touchée à la tête par une rafale de kalachnikov, dans leur appartement, au 3e étage d’un immeuble d’une cité du Xe arrondissement, dans le sud-est de Marseille. Transférée dans un état très grave à l’hôpital avec un pronostic vital engagé, elle se trouve en état de mort cérébrale, a annoncé la procureure de Marseille, Dominique Laurens, lors d’un point de presse.

Des tirs ont eu lieu dans un premier temps au niveau de la pharmacie de son groupe d’immeubles à Saint-Thys, quartier classé prioritaire, près de laquelle il est «habituel» que des jeunes se regroupent le soir et où se situait un point de trafic de stupéfiants. «Après ce premier tir à l’aveugle, un deuxième à l’aveugle en l’air va impacter» l’appartement de la victime, ainsi que deux autres logements, où se trouvaient deux dames âgées de 79 et 86 ans qui n’ont pas été blessées, mais sont psychologiquement atteintes, selon Dominique Laurens. Vingt-trois douilles de kalachnikov ont été retrouvées sur place. Donc, même si cette jeune femme «apparaît comme une victime collatérale», la troisième depuis le début de l’année, «l’intention de l’homicide prémédité est caractérisée par le passage à l’acte», pour la magistrate.

«Pieuvre»

L’enquête, confiée à la police judiciaire, est ouverte pour «tentatives d’assassinats en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de la commission d’un crime». «Des tensions sur fond de trafic de stupéfiants» se font ressentir «actuellement dans plusieurs cités», a expliqué la préfète de police des Bouches-du-Rhône, Frédérique Camilleri. «Nous avons évidemment renforcé depuis hier soir la présence policière dans cette cité Saint-Thys», a-t-elle ajouté.

«Nous sommes engagés dans une bataille contre le trafic de drogue sous toutes ces formes qui sera sans doute longue», a encore poursuivi la préfète, alors qu’une forme d’impuissance semble palpable chez de nombreux acteurs de terrain. «La police est dans son rôle d’aller en permanence couper les tentacules de la pieuvre» du trafic et des violences liées, a-t-elle poursuivi.

Depuis le début de l’année, une quarantaine de personnes ont été tuées dans des violences liées au narcobanditisme à Marseille, une situation qualifiée de «bain de sang» par les autorités. En 2023, ces violences ont déjà fait deux victimes collatérales, le 10 mai, une femme de 43 ans tuée par balles cité Saint-Joseph (XIVe arrondissement), et le 24 avril, un homme de 63 ans, atteint à un snack situé à côté d’un point de deal de la cité de la Busserine (XIVe arrondissement) alors qu’il jouait aux cartes. Avec ce nouveau drame, «on a atteint le degré ultime» de ces violences, a dénoncé Mme Laurens. Dans le sud-est de la France, un enfant de dix ans a également été tué par erreur à Nîmes, le 22 août, dans la guerre que se livrent les trafiquants de drogue.

(AFP)

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