FootballPourquoi le PSG cartonne
Le PSG a commencé sa saison en trombe. Comment expliquer cette forme impressionnante alors que l’équipe était encore apathique il y a quelques mois?
- par
- Elias Baillif
Une démonstration contre Nantes lors du Trophée des champions, trois victoires en trois matches de Ligue 1, 17 buts marqués, un trio d’attaque en feu: le PSG vit un début de saison tonitruant. Le football au ralenti de l’ère Pochettino semble déjà oublié, et cela tient à au moins trois raisons.
Messi et Neymar sont en forme, ça change
On peut dire ce qu’on veut de l’influence de Christophe Galtier sur l’effectif parisien, le football appartiendra toujours aux footballeurs. Et dans ce domaine, qui manie mieux le ballon que Messi et Neymar? Finie l’époque où les deux anciens du Barça zonaient sur le terrain comme des âmes en peine. À la différence du début de saison antérieur, Messi ne sort pas d’une Copa America éprouvante, d’une préparation tronquée et d’un départ traumatisant du club de sa vie. Faute de savoir si l’Argentin peut retrouver son niveau d’antan, la version actuelle de Messi suscite déjà quantité de différences en Ligue 1: trois buts et deux passes décisives.
Quant à Neymar, ce dernier a passé l’été à faire comprendre sur les réseaux sociaux qu’il entendait bien marquer cette saison de sa patte. Le Brésilien a pris au sérieux le travail invisible mais ô combien indispensable de la pré-saison, et le voici qui flotte à nouveau sur les terrains, comme au bon vieux temps. Et surtout, le porteur du numéro 10 parisien se simplifie la vie.
À la différence des exercices précédents, il touche moins de ballons (et ce particulièrement dans la zone médiane) mais est plus décisif dans le dernier tiers du terrain. Ces actions frustrantes où «Ney» tentait de dribbler le monde entier sur ses prises de balles - qu’importe si le but se situait à 45 mètres – ne sont plus la norme.
Galtier a le contrôle sur son vestiaire
Entraîneur dont les talents de communicateur ne sont plus à prouver, Christophe Galtier a débarqué à Paris avec un mot d’ordre: «Aucun passe-droit, il n’y a que le terrain qui compte», avait déclaré l’ancien du LOSC aux joueurs parisiens, dans des propos rapportés par la presse française. Cette ligne directrice déjà mise à mal par le statut spécial de Kylian Mbappé n’empêche pas Galtier de tenir son groupe d’une main de maître.
Longtemps critiqué pour sa réticence, voire son incapacité à presser, le trio d’attaque ne chôme plus. On voit régulièrement Messi s’activer sans ballon pour gêner l’adversaire, Neymar faire des retours défensifs, et d’une façon générale, un PSG létal après chaque récupération haute sur le terrain. Ce collectif n’est pas brillant dans le pressing pour autant, mais cette volonté d’être le plus pro-actif possible sans ballon permet de maintenir les joueurs sous tension durant l’entièreté des matches. Un PSG capable d’éviter la case relâchement, ça fait longtemps que c’était inédit.
Un jeu direct
Plutôt que d’attaquer à dix et de se retrouver fatalement face à un adversaire regroupé aux abords de sa propre surface, Christophe Galtier a décidé de faire les choses différemment. Le but est à présent d’attaquer dans les grands espaces plutôt que de se retrouver à multiplier les passes sur un rythme nonchalant dans des périmètres réduits. Dès la récupération dans leur moitié de terrain, les hommes de la capitale regardent tout de suite vers l’avant. Objectif, trouver Messi ou Neymar et profiter de leur qualité de passe pour lancer un coéquipier en profondeur.
Vertical, direct, spontané, ce PSG se fait un plaisir de pilonner le dos des défenses adverses. Les joueurs se trouvent, les profils sont complémentaires, on a cette fois affaire à un vrai collectif. «Quand je vois une équipe comme ça, j’ai envie de jouer, c’est contagieux. Il y avait une vraie cohésion», s’est par exemple enthousiasmé Thierry Henry dimanche.
Tout n’est pas parfait
Si pour l’instant tout va bien dans le monde du PSG, il faut toutefois préciser que certaines choses sont encore à parfaire. À commencer par l’entente entre les trois centraux, pas exempts de tous reproches lors des derniers matches. Aussi, et ce n’est pas nouveau, les pensionnaires du Parc des Princes présentent une certaine friabilité quand leur pressing est déjoué. Sans parler du fait que les échos venus de l’Hexagone parlent d’un vestiaire pas forcément très fan du nouveau statut de Kylian Mbappé, en témoigne la récente polémique sur les tireurs de pénaltys.