Guerre en Ukraine L’Ukraine presse Nestlé de cesser toute activité en Russie

Le premier ministre et le ministre des Affaires étrangères ukrainiens s’en sont pris directement à Nestlé hier. Ils ont accusé la multinationale qui a son siège à Vevey (VD) de continuer à faire des affaires avec la Russie, contribuant ainsi à financer la guerre de Vladimir Poutine,

«J’ai parlé au CEO de Nestlé, M. Mark Schneider, des effets secondaires de rester sur le marché russe, a écrit le premier ministre Denys Shmyhal, sur son compte Twitter. Malheureusement, il ne montre aucune compréhension. Payer des impôts au budget d’un pays terroriste, c’est tuer des enfants et des mères sans défense. J’espère que Nestlé changera d’avis bientôt».

Puis le ministre des Affaires étrangères Dmytro Kuleba pris le relais: «En refusant d’arrêter les activités commerciales en Russie, Nestlé permet à la guerre d’agression de la Russie en Europe de se poursuivre. Les atteintes à long terme à la réputation de l’entreprise sont proportionnelles à l’ampleur des crimes de guerre russes en Ukraine (énormes). Pas trop tard pour changer d’avis, Nestlé». En ajoutant à son message deux images, l’une censée montrer ce que prône Nestlé, une bonne nourriture pour une bonne vie, avec une jolie photo d’enfant, l’autre représentant selon le ministre ce que fait Nestlé, sponsoriser la guerre de Poutine avec une terrible photo d’enfant mort.

Il y aune semaine, Nestlé avait annoncé suspendre la livraison de biens de consommation courants vers la Russie, comme ses capsules de café, mais continue à le faire pour des aliments de première nécessité comme les aliments pour bébés, les céréales ou les aliments thérapeutiques pour les animaux. La multinationale dit aussi avoir suspendu ses exportations depuis la Russie, à l’exception là encore des aliments de base. Selon Bloomberg, les activités de Nestlé en Russie ont rapporté 1,7 milliard de dollars (1,6 milliard de francs) en 2021. Elle possède six usines en Russie et emploie 7000 personnes.

En revanche Nestlé a suspendu ses activités en Ukraine. Mais là, c’est pour assurer la sécurité de ses 5000 employés et de ses trois usines dans le pays, attaqué par les Russes. «Nous continuerons à faire tout notre possible pour livrer de la nourriture aux Ukrainiens dans le pays et pour soutenir les réfugiés ukrainiens dans de nombreux pays» avait communiqué la multinationale.

Interrogée par Bloomberg sur les exhortations des dirigeants ukrainiens, Nestlé a répondu: «Nous considérons que les conversations avec les autorités gouvernementales sont privées». Des appels au boycott contre le géant de l’alimentaire ont commencé à être lancés sur les réseaux sociaux.

Mais Nestlé n’est pas la seule à agir ainsi, plusieurs autres entreprises fournissant des aliments essentiels, comme Danone, estiment que la population russe a besoin de ces produits pour survivre.