Football - Sion s’est retrouvé à Lugano

En enchaînant trois revers successifs, Sion, toujours davantage exposé au retour du FC Lucerne avant le coup d’envoi, s’était lui-même placé dans une situation inconfortable. Voilà qui imposait une réaction au Cornaredo, où il n’est jamais aisé de s’imposer. Pour ce faire, Tramezzani, confronté aux suspensions combinées de Stojilkovic et Sio, ses deux éléments les plus offensifs, devait aussi recomposer son attaque, ce qu’il a fait en dribblant tout son monde comme il aime à le faire. Hoarau n’étant toujours pas réapparu, le coach a préféré laisser sur le banc Karlen, dont l’unique titularisation cette saison remonte au 25 juillet dernier (1re journée), pour renforcer sa défense et aligner le seul Bua devant.

Un choix dicté par la prudence et la volonté de se déployer en contres. Avec, au-delà du choix des hommes, l’espoir de ne pas s’égarer et d’appliquer cette fois le plan de jeu travaillé durant la semaine.

Face à une formation tessinoise inhabituellement empruntée alors même qu’elle avait la possibilité de dépasser YB et de monter sur le podium en cas de victoire, Sion, affichant une solidarité retrouvée, a d’abord fait ce qu’il a pu, Lugano beaucoup moins, sa seule occasion de la première période résultant d’une tête en retrait de… Wesley qui faillit se transformer en autogoal (35e). En face, Sion flirta déjà deux fois avec les poteaux: ce fut le cas de Bua, après avoir pivoté sur lui-même (12e), puis surtout de Cavaré, dont la frappe trop croisée devait mourir du mauvais côté (32e).

Le meilleur restait cependant à venir pour des visiteurs profitant des largesses de leur hôte. Sur l’ouverture du score, Baltazar, servi par Bua, avait ainsi tout loisir d’exploiter un marquage approximatif pour surprendre Osigwe d’un tir placé décoché des 16 mètres (42e). Une poignée de secondes plus tard, Cavaré venait piquer le ballon dans les pieds d’un Daprela inattentif pour s’en aller offrir deux longueurs d’avance aux Valaisans. Fêtant ce dimanche ses 40 ans, Mattia Croci-Torti rêvait alors d’un tout autre gâteau d’anniversaire.

Pour réveiller Lugano, son coach insufflait plus de percussion au retour des vestiaires. Et il fallait un grand Fickentscher, détournant d’une manchette un essai insidieux de Haile-Selassie, pour ne pas relancer le suspense trop prématurément. Ce qui finit par se produire lorsque Lovric trouvait la faille après une monstrueuse percée de l’Ex-Xamaxien que personne n’avait su stopper (72e). Il restait vingt minutes à gérer, ce que Sion, acculé dans ses seize mètres, fit d’abord en tremblant avant de voir Karlen soulager ses coéquipiers d’un tir sur lequel la responsabilité du portier tessinois est plus qu’engagée (84e).

Si ce succès acquis avec autant de caractère que de froid réalisme ne règle pas tout, il n’a pas de prix, laissant ceux qui l’ont obtenu dans une position nettement moins inconfortable qu’à leur arrivée au stade. Avec un matelas de 9 points d’avance sur la place de barragiste, Sion peut plus tranquillement voir venir…