Face à la pollution à la benzidine, le Valais bon élève

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sites contaminésFace à la pollution à la benzidine, les cantons réagissent différemment

Une nouvelle étude de Médecins en faveur de l’Environnement montre la négligence de certains cantons quant aux contrôles des sites contaminés à cette substance cancérogène pour l’humain.

Pollué, le site de Klybeck accueillera prochainement des logements.

Pollué, le site de Klybeck accueillera prochainement des logements.

20min/Jeanne Dutoit

L’ordonnance sur l’assainissement des sites pollués (OSites) est entrée en vigueur en 1998. Une nouvelle étude des Médecins en faveur de l’Environnement (MfE) montre que concernant la benzidine, les cantons du Valais, de Bâle-Ville et de Bâle-Campagne ne l’ont pas mise en œuvre de la même manière. «Alors que le canton du Valais a très bien travaillé, Bâle-Ville et Bâle-Campagne ont perdu de vue ce produit très toxique», annonce l’association dans un communiqué de presse paru ce dimanche.

Aux yeux de MfE, le canton de Bâle-Ville «s’illustre par une démarche non coordonnée et une analyse lacunaire» concernant les sites de Klybeck et Rosental. «À tel point que la benzidine est, en partie, même "oubliée" depuis des années», poursuit MfE. Et alors que les études déjà réalisées ne permettent pas d’exclure «avec fiabilité» une pollution à la benzidine, de nouveaux quartiers doivent émerger sur ces anciens sites chimiques.

Le Valais, «un modèle»

En Valais, la portée d’une pollution par la benzidine est reconnue depuis 2003. «Depuis, ce dernier, BASF et Syngenta procèdent systématiquement et avec des critères concevables à l’exploration et l’assainissement de sites pollués (à la benzidine) sur le site chimique de Monthey», se réjouit MfE.

«La possibilité d’une pollution à la benzidine existe également sur le site chimique de Schweizerhalle (BL). Pourtant, 20 ans d’études sur les zones contaminées n’ont pas permis de documenter la benzidine». L’Office de la protection de l’environnement et de l’énergie, Novartis et BASF ne reconnaissent d’ailleurs pas ce risque, rappelle MfE.

Au vu de ce constat, MfE estime que «la benzidine dévoile les faiblesses de l’OSites: sans mécanismes de contrôle fiables ni sanctions, elle n’a pas pu empêcher que des cantons d’accueil de sites chimiques et de décharges de déchets chimiques masquent la benzidine». Autrement dit, l’objectif principal de l’ordonnance, à savoir «reconnaître et éliminer les risques environnementaux majeurs des sites pollués pour les personnes et l’environnement», est remis en cause.

Pour MfE, une révision de l’OSites est nécessaire et «doit garantir à l’avenir, qu’en cas de présomption de substances aussi dangereuses que la benzidine, une clarification fiable et conforme à l’état de la technique (d’analyse) aura lieu pour voir si elles pourraient mettre en péril ou polluer les milieux à protéger et ce, actuellement ou dans le futur». Pour y parvenir, il faut que la démarche d’analyse et d’assainissement des sites pollués soit harmonisée dans toute la Suisse.

«De plus, la révision doit tenir compte de la diversité complexe des substances nuisibles sur les sites de production et dans les décharges de l’industrie chimique», conclut MfE.

La benzidine

MfE rappelle que la «benzidine est un agent cancérogène avéré pour l’humain provoquant le cancer de la vessie après un temps de latence prolongé». La benzidine est d’ailleurs considérée comme «la deuxième substance la plus dangereuse dans le contexte de l’OSites».

(comm/aze)

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