Hockey sur glaceCommentaire: mais à quoi joue le Lausanne HC?
Le «cas Kenins» est le parfait symbole que le club vaudois navigue à vue. Six jours après l’annonce qui se voulait fracassante de la mise à l’écart de l’attaquant letton à licence suisse, ce dernier a rejoué avec les Lions.
- par
- Chris Geiger
«Ronalds Kenins (31 ans) est prêté dès à présent en licence B au HC Sierre pour une durée indéterminée.»
Cette annonce, le Lausanne HC l’a faite le 29 décembre dernier. Six jours plus tard, l’attaquant letton à licence suisse était déjà de retour dans l’alignement vaudois pour affronter Zoug – et pour accessoirement se faire fesser par le double champion de Suisse en titre (6-0).
Le rapatriement hâtif du No 81 du LHC a été acté en raison de l’absence pour maladie de Cody Almond. La justification du club peut tenir, mais elle confirme surtout que le nouveau coaching-staff n’accorde aucun crédit à Guillaume Maillard. Car ce dernier, depuis le 20 décembre dernier et son retour de blessure, n’a cumulé que 5’ 38” de temps de jeu. Ça fait cher la minute.
Si Geoff Ward ne semble pas franchement apprécier les qualités du Lausannois de 24 ans – tout juste bonnes pour remplir le rôle du 13e attaquant –, l’entraîneur canadien n’a visiblement pas plus goûté à la décision prise par ses dirigeants, dans les bureaux de la Vaudoise aréna, de le priver de Ronalds Kenins. Car après avoir déjà largement laissé transparaître son désaccord au micro de «MySports» avant la rencontre perdue à Lugano lundi, le technicien ontarien a remis une couche mercredi soir à la Bossard Arena, en affirmant que son joueur allait «rester» de manière permanente à Lausanne.
Cette décision a-t-elle été prise avec l’accord de son directeur sportif? Impossible d’en être sûr, John Fust n’ayant pas répondu à nos sollicitations. Une chose est sûre, en revanche: ce nouvel imbroglio du côté de Malley est le fruit d’une communication totalement ratée de la part du club. Car on est en droit de se demander quel était le but recherché par les Lions en faisant une telle annonce publique durant les Fêtes?
Certainement celui de calmer les fans en «sacrifiant» le joueur le plus controversé – un titre de loin pas immérité – après la bouillie de hockey servie contre Ajoie. Peut-être aussi celui de rappeler aux joueurs que «personne n’est intouchable». C’est du moins comme cela que Damien Riat avait accueilli la nouvelle.
En finalité, peu importe la véritable raison, le LHC a perdu une occasion de se taire. De ne pas se couvrir de ridicule également. Car avec ce «coup de comm’» foiré et sa volonté de montrer aux yeux de tous qu’il avait une «main de fer», le club vaudois a surtout démontré que, malgré le «départ» du grand méchant Petr Svoboda, des dissensions étaient toujours bien présentes au sein d’une organisation qui prône sans cesse que «l’union fait la force».