Max Verstappen: «La FIA est allée trop loin»

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AutomobilismeMax Verstappen: «La FIA est allée trop loin»

La Fédération Internationale de l’Automobile (la FIA) a profité de la pause estivale pour valider des changements de règlement que certains apprécient peu!

Luc Domenjoz Spa-Francorchamps
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Luc Domenjoz Spa-Francorchamps

Profitant des vacances de la F1, la Fédération a annoncé plusieurs changements de règlement pour 2023. Normalement, avec un préavis aussi court, de tels changements nécessitent l’unanimité des écuries. Mais cette fois, la FIA est passée en force, en avançant l’argument de la sécurité – le seul qui lui permette d’imposer un nouveau règlement sans cette fameuse unanimité – qu’elle n’aurait pas eu!

En particulier, le fond des monoplaces sera remonté l’an prochain. À la place de toucher par terre, permettant ainsi un «effet de sol» important, donc un fort appui aérodynamique, les voitures devront rouler au minimum à 15 millimètres du sol. Du coup, l’air pourra s’engouffrer sous les voitures par leurs côtés, l’effet de sol sera réduit, et la FIA espère ainsi que le fameux problème de marsouinage sera oublié.

Évidemment, les écuries doivent maintenant repenser leurs monoplaces 2023, largement déjà conçues. Et évidemment, ce changement semble favoriser Mercedes, l’écurie qui a le plus souffert du marsouinage cette saison.

Évidemment encore, les gens de Red Bull sont furieux de ce passage en force de la FIA. «Pour l’instant, je ne sais pas qui ces changements 2023 favoriseront», commente Max Verstappen. «Mais je crois que la FIA a été beaucoup trop loin. Parce qu’on a vu, ces dernières courses, que même ceux qui avaient les pires problèmes de rebonds n’en souffraient plus, et que ceux qui avaient demandé ces changements (ndlr: Mercedes) n’en ont plus besoin… »

Max Verstappen.

Max Verstappen.

AFP

En attendant, le règlement a aussi été légèrement modifié pour ce Grand Prix de Belgique, pour interdire les fonds «flexibles». Cette interdiction était initialement prévue pour le Grand Prix de France, mais a été repoussée à ce week-end pour laisser aux écuries le temps de s’adapter. «Je ne pense pas que ce changement va nous affecter sérieusement», répond Max Verstappen à ceux qui pensent que la suprématie des Red Bull en est désormais terminée. «Mais on ne va pas se reposer! Je sais que je peux terminer deuxième de toutes les courses restantes et quand même remporter le championnat. Mais ce n’est pas ma façon de penser. Tellement d’éléments peuvent aller de travers que nous ne pouvons pas nous reposer. Je vais aborder chaque course en essayant de la gagner.»

«Daniel conserve le respect que j’ai pour lui»

C’était tellement prévisible! Plus Daniel Ricciardo répétait qu’il détenait un contrat en bonne et due forme pour 2023 avec McLaren, plus l’écurie confirmait que l’Australien serait bien au volant d’une de ses voitures, plus elle martelait que ce n’était «même pas un sujet»… et plus le divorce semblait inévitable.

Le pilote l’a annoncé lui-même sur ses réseaux sociaux, le visage triste, sans donner vraiment d’explication, sinon que «c’était mieux pour tout le monde» – ce qui n’a convaincu personne. L’écurie McLaren voit sa réputation entachée dans cette affaire, tant il est évident que Daniel Ricciardo aurait voulu poursuivre sa carrière et a été carrément jeté par la fenêtre – même s’il terminera la saison 2022 au sein de l’équipe.

Mis sous pression jeudi dans le paddock de Spa, Andreas Seidl (mais oui, le même qui disait que le départ de Daniel Ricciardo n’était «même pas un sujet» il y a encore un mois) a dû se justifier. Et il a eu bien du mal. «Pour qu’un pilote tire le maximum de sa voiture, il ne doit faire qu’un avec elle. Et disons que nous ne sommes pas parvenus à faire en sorte que Daniel soit aussi bien installé, soit aussi confortable que Lando (Norris, l’équipier de Daniel Ricciardo). Nous avons essayé beaucoup de choses, mais nous ne sommes pas parvenus à résoudre ce problème.»

Andreas Seidl (à g.) avec Toto Wolff.

Andreas Seidl (à g.) avec Toto Wolff.

Évidemment, le championnat s’avère serré entre McLaren et Alpine, seuls 4 points les séparent au profit de l’équipe française. Chaque point compte, et le fait que Daniel Ricciardo n’en ait marqué que 19 contre 76 à son équipier Lando Norris coûte cher à McLaren. «Notre but est évidemment de tirer le maximum de points de notre voiture, poursuit Andreas Seidl. Et avec Daniel, la situation n’est pas bonne de ce point de vue. Bon, nous avons aussi notre part de responsabilité, nous avons aussi eu nos problèmes sur la voiture. Et Daniel nous a beaucoup aidés à les résoudre. Ce qui se passe ne change pas le respect que j’ai pour lui, à titre personnel…»

Ce qui ne va pas suffire à rassurer le pilote australien, qui ne sait pas s’il sera toujours au départ des Grands Prix la saison prochaine. Son année 2022 calamiteuse ne va sans doute pas donner envie de l’embaucher.

On ne veut pas de Michael Andretti

Cette année, depuis le Grand Prix de Miami, en mai dernier, Michael Andretti – comme son père Mario – ne cesse de se plaindre auprès des médias américains, leur expliquant que la Formule 1 ne veut pas de l’écurie qu’il souhaite monter, en dépit des centaines de millions de dollars qu’il a à sa disposition pour le projet – quoique bien des gens dans le paddock en doutent.

Stefano Domenicali, le patron de Liberty Media, la société qui détient les droits commerciaux de la F1, a laissé entendre, jeudi, que la F1 n’a en effet pas besoin de l’écurie américaine que souhaite monter la famille Andretti. «Nous avons dix écuries en ce moment, ce n’est pas un problème de quantité. C’est plutôt la question de comprendre qui sont les gens qui veulent créer une écurie. Pas seulement ceux qui causent et se font entendre (ndlr: Michael Andretti), mais aussi ceux qui avancent discrètement, en respectant le secret du protocole que nous avons mis en place. Mario et Michael, je les connais bien, ils parlent beaucoup et fort. À la fin, il faudra prendre une décision, mais il me semble que le nombre d’écurie que nous avons en ce moment est un nombre parfait. Nous n’en avons pas besoin d’une de plus.»

Audi, l’ancien employeur de Stefano Domenicali, veut entrer en F1, mais cherche à acquérir l’écurie Sauber, tandis que Porsche est sur le point d’annoncer un partenariat 50-50% avec Red Bull pour la fourniture du moteur. Donc aucune de ces deux marques ne fondera de nouvelle équipe.

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