CyberSelon Microsoft, la Chine se sert de l’IA pour semer la discorde
Un rapport de Microsoft a accusé jeudi la Chine d’utiliser l’intelligence artificielle pour semer la discorde, notamment aux États-Unis.
La Chine augmente l’utilisation de contenus générés par des logiciels d’intelligence artificielle (IA) et de faux comptes sur des réseaux sociaux pour semer la discorde aux États-Unis et ailleurs, selon le dernier rapport d’un centre de recherche de Microsoft.
Pékin a «mis les bouchées doubles» contre ses cibles et a accru la sophistication de ses opérations d’influence à l’étranger, affirme Clint Watts, patron du centre d’analyses des menaces du géant informatique américain, dans ce rapport publié tard jeudi soir.
«La Chine se sert de faux comptes sur les réseaux sociaux pour déterminer ce qui divise le plus les électeurs afin de tenter de creuser des fossés et de faire pencher le résultat de l’élection présidentielle à son avantage», poursuit Clint Watts. La Chine a «également augmenté son utilisation de contenus générés par l’IA afin de mieux parvenir à ses fins à travers le monde», ajoute-t-il.
Les opérations chinoises d’influence continuent de «s’emparer de manière opportuniste» d’événements, tels qu’un déraillement de train dans l’État du Kentucky ou des incendies sur l’île hawaïenne de Maui, pour instiller la défiance à l’égard des autorités américaines, d’après le rapport.
Effet escompté?
Les consultations aux États-Unis «illustrent un effort délibéré de mieux comprendre quelle tranche démographique de l’électorat américain soutient telle ou telle problématique ou position et quels sont les sujets les plus clivants, en amont de la dernière ligne droite» dans la course à la Maison-Blanche.
Selon les conclusions du rapport, il y a peu d’indications permettant de déterminer si ces tentatives de manipulation de l’opinion publique produisent, à ce stade, l’effet escompté par les Chinois.
Le centre d’analyses avait signalé fin 2023 que des internautes «affiliés» au gouvernement chinois s’étaient fait passer sur les réseaux sociaux pour des électeurs américains, avec pour objectif de peser sur les élections de mi-mandat de novembre 2022.
«Cette activité s’est poursuivie et ces comptes ne publient quasi exclusivement que des messages sur des thèmes clivants aux États-Unis, comme le changement climatique, la politique migratoire, la consommation de drogues, l’immigration ou encore les tensions raciales», signale Clint Watts, en relevant que des élections importantes sont prévues à travers le monde cette année, en particulier en Inde et en Corée du Sud.
Il affirme également que Microsoft a constaté une recrudescence de contenus générés par IA prônant les positions chinoises avant les élections présidentielles à Taïwan en janvier.
Par ailleurs, le rapport signale que la Corée du Nord avait commencé à utiliser l’IA pour voler des cryptomonnaies, perturber des chaînes d’approvisionnement et rassembler des renseignements militaires plus efficacement.