Suisse: La météo folle a déboussolé la nature cette année

On le sait l’année 2022 est en passe de battre tous les records avec au moins 1 à 2 degrés de plus que la moyenne établie entre 1991 et 2020. Et le mois d’octobre est également bien parti pour atteindre des sommets avec plus de 3 degrés au-dessus des normes. Ces températures élevées ont eu des conséquences pour la flore et la végétation. Elles ont été en effet passablement chamboulées, selon MeteoNews. 

Ainsi certains arbustes et arbres, qui ont fleuri tôt ce printemps, ont commencé à refleurir ces derniers jours, à l’image de l’aubépine et du cornouiller sanguin. «Les post-floraisons automnales sont un caprice de la nature et se produisent surtout lors des années très chaudes», explique MeteoNews. «Les phases de sécheresse estivales jouant également un rôle important, de sorte que la protection hivernale de la floraison ne peut pas se constituer suffisamment».

La floraison des arbres et arbustes avait déjà commencé tôt en raison de la douceur du printemps. Le noisetier, l’aulne, le bouleau et les graminées ont particulièrement fleuri cette année, de sorte que l’année pollinique peut être qualifiée de très pénible pour les personnes allergiques. 

Mais le manque d’eau en particulier cet été a fait que de grandes surfaces non irriguées se sont desséchées et que de nombreux alpages ont manqué d’eau. Conséquence: certains arbres ont perdu leurs feuilles très tôt pour résister à la chaleur. 

D’autres en revanche ont décidé de garder leurs feuilles bien vertes, malgré l’arrivée de novembre. Ceci en raison des températures trop douces de cet automne. «Comme il fait chaud plus longtemps, nous observons un mécanisme de sénescence retardé. De la même manière, nous avons eu un bourgeonnement précoce ce printemps, puisqu’il a fait doux tôt», selon Charlotte Grossiord, écophysiologiste des arbres à l’EPFL, interrogée par 24 Heures.

Du côté des récoltes, elles ont été particulièrement abondantes en 2022, en particulier lorsque l’eau a été disponible. Elles ont même connu des records, notamment en arboriculture et en viticulture. «La teneur en sucre des raisins a été incroyablement élevée, ce qui laisse présager un millésime exceptionnel», relève MeteoNews. Les figues ont connu une année assez folle, puisque suivant les régions, elles ont pu mûrir deux fois. 

Le réchauffement climatique devrait entraîner des modifications importantes pour le monde végétal.  «Il faut s’attendre à des périodes de végétation plus longues en moyenne, à un déplacement de l’aire de répartition des espèces et à des modifications des associations végétales, comme l’éviction des espèces qui aiment le froid et l’humidité», conclut MeteoNews.