Ski alpin: Commentaire: une descente à Zermatt en novembre, le ciel n’en veut pas!

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Ski alpinCommentaire: une descente à Zermatt en novembre, le ciel n’en veut pas!

La planète est en danger et se révolte, c’est une évidence. Il n’y a toujours pas de «première» transfrontalière…

Christian Maillard
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Christian Maillard
Le ciel est en colère…

Le ciel est en colère…

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Faut-il y voir une réponse céleste? Que ce soit la tempête Ciaran en Bretagne qui a plongé tous les habitants durant neuf jours sans électricité ou toutes ces dernières intempéries qui sévissent dans le monde, le ciel est en colère: ce n’est pas nouveau, le climat se dérègle en se réchauffant méchamment, et les éléments naturels se déchaînent sans qu’on puisse vraiment arrêter quoi que ce soit dans cette fuite en avant si ce n’est mettre en garde ceux qui pensent que rien n’a changé. La planète est en danger et se révolte, c’est une évidence.

‹‹Pourquoi si tôt? Pour consolider les crevasses avec des pelleteuses ou amener une valeur ajoutée au tourisme, à l’industrie du sport d’hiver ou aux athlètes? ››

Tandis que les glaciers fondent comme neige au soleil, la Coupe du monde de ski alpin n’y échappe pas avec une première annulation à fin octobre à Sölden (le géant masculin), deux entraînements de descente cette semaine entre Zermatt et Cervinia et la course ce samedi en attendant le même sort dimanche. Trop de vent, trop de neige, du brouillard, c’est classique durant l’hiver. C’est justement ce terme de «classique» qui fait tant rêver les deux stations qui se sont mis en tête, avec ce projet né il y a trois ans pendant le Covid, de devenir, avec le temps, aussi populaires que Wengen et Kitzbühel, en fidélisant le public chaque année à mi-novembre sur le cirque blanc. Mais pour devenir un rendez-vous aussi prisé que le Lauberhorn ou la Streif, il faut qu’il y ait tout d’abord une épreuve!

Des géants en octobre et des descentes en novembre, mais pourquoi si tôt? Pour consolider les crevasses avec des pelleteuses ou amener une valeur ajoutée au tourisme, à l’industrie du sport d’hiver ou aux athlètes? Il y a un peu de tout cela si on en croit le discours de Franz Julen, le patron de cette épreuve transfrontalière. «On nous a reproché de détruire le glacier. Ce n’est pas vrai!» s’est-il indigné à notre confrère du Nouvelliste. Ce seraient donc nous, les journalistes, les menteurs?  Des épreuves à cette période de l’année, disions-nous? Parce que, paraît-il, les gens sont si hésitants qu’ils ont besoin de voir les champions à l’œuvre devant leur écran pour les aider à choisir le meilleur matériel dans leur magasin de sport préféré. Faut-il vraiment les prendre par la main?

‹‹ On dispute bien des Coupe du monde de football l’hiver au Qatar, des courses de Formule 1 en Thaïlande et même des courses de ski dans des dômes ou des centres commerciaux en Arabie Saoudite.››

Il est vrai que les temps changent, que les époques où on attendait début décembre le Critérium de la première neige à Val-d’Isère sont révolues. On dispute bien des Coupe du monde de football l’hiver au Qatar, des courses de Formule 1 en Thaïlande et même des courses de ski dans des dômes ou des centres commerciaux en Arabie saoudite. Alors…

Des descentes en novembre entre Zermatt et Cervinia sur la Gran Becca? On va finir par s’y habituer. On s’habitue à tout. Tous. Même à des pelleteuses sur un glacier. Peut-être même que cette course va devenir un jour aussi mythique que la Streif ou le Lauberhorn, qui sait, s’il y a toujours des glaciers et de la neige…

Cette neige justement est tombée en abondance cette nuit sur cette si belle piste. Pour l’instant, il n’y a toujours pas de première transfrontalière. Dimanche? La météo est tout aussi pessimiste. Parce que le ciel n’en veut pas, tout simplement!

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