Motocyclisme - Menace sur le GP de Styrie

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MotocyclismeMenace sur le GP de Styrie

Les météorologues l’annonçaient depuis le début de la semaine: il a plu cette nuit sur Spielberg et le Red Bull Ring. Et on attend un déluge en début d’après-midi...

Jean-Claude Schertenleib
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Jean-Claude Schertenleib

Et si la course MotoGP du jour devait être renvoyée? La question est sur toutes les lèvres, ce matin, en Styrie. Il a plu pendant la nuit, la piste était mouillée pour les warm-up, mais on attend un véritable déluge à partir de 13 heures, soit au moment où les pilotes Moto2 devraient en terminer avec leur GP. Au moment où les «rois» du MotoGP se prépareront à leur tour à entrer en scène. Problème? Le caractère du circuit autrichien, avec ses imposants changements de pentes. Et le fait que les F1 y ont roulé récemment, laissant sur l’asphalte pas mal de gomme.

Samedi soir, le problème a été posé sur la table, lors de la réunion de la commission de sécurité, comme le confirme Jack Miller: «Oui, nous sommes inquiets. Nous devons être prudents, car cette piste a d’importantes variations de pente et que l’aquaplaning n’est pas une chose amusante. En cas de forte pluie, les responsables du championnat savent ce qu’ils doivent faire: arrêter la course, ou la reporter. Mais ce n’est pas moi qui s’occupe de ces choses, il faut donc attendre et voir quelle sera réellement la situation», explique l’Australien.

Une des solutions de repli serait de reprogrammer la course MotoGP à lundi puisque, de toute façon, tout le monde reste sur place, un GP d’Autriche étant programmé le week-end prochain sur le même circuit.

La phrase du jour: Valentino Rossi

«Je veux un fils. Mais avant, je veux quelques mois de vacances sans être papa, ni pilote»: c’est bien sûr le Maître qui le dit. Et qui a donné quelques précisions sur sa gestion de l’annonce de la retraite: «Les membres de l’académie ne connaissaient pas ma décision, mon frère Luca pas plus que les autres, cela aurait été un trop gros poids à porter pour eux ces dernières heures. Mercredi soir, comme de tradition, je suis allé manger chez maman avec ma fiancée et ce n’est qu’en partant que je l’ai mise au courant. Le problème, c’était de gérer Graziano (son papa); ces derniers temps, il n’arrêtait pas de venir à la maison pour me dire de continuer. J’ai fini par le convaincre et il est content de savoir que je ferai des courses automobiles.»

Un système sans concession

Combien sont-ils, les pilotes automobiles qui sont un jour entrés dans la filière Red Bull et qui se sont retrouvés tout aussi rapidement mis à l’écart? Les sports mécaniques ont toujours été sans concession, les structures formatrices le sont également. On ratisse large – dès qu’un jeune pilote montre un don particulier, on le prend sous contrat –, puis on écrème. C’est la théorie de la pyramide: plus la base est large, plus on peut l’élever.

Il n’en va pas autrement en sport motocycliste, où la «Rookies Cup» est un vivier permanent pour la marque autrichienne KTM. Ceux qui émergent le plus nettement de ces courses sont ensuite placés en Moto3 (dans le team d’Aki Ajo et, désormais, celui d’Hervé Poncharal), puis en Moto2 (de moins en moins longtemps), avant de permettre aux plus forts d’entre eux de gagner une place en MotoGP. Les pilotes en place sont dès lors mis sous une pression constante: «C’est très facile d’accueillir des nouveaux venus, ça l’est beaucoup moins lorsqu’on doit annoncer à un pilote actuel que son contrat ne sera pas prolongé», explique ainsi le Français Hervé Poncharal. Pour qui l’Espagnol Iker Lecuona et l’Italien Danilo Petrucci – il n’aura fait qu’une saison chez KTM – vont encore rouler jusqu’à la fin de la saison, avant de laisser leurs places à Remy Gardner et Raúl Fernández, dont l’annonce précipitée de la promotion, samedi après-midi, a mis le feu au paddock. «C’est le côté le plus difficile de notre job, reprend Poncharal, mais j’espère sincèrement que nous permettrons à Iker et à Danilo d’atteindre ces prochains mois les buts pour lesquels ils se battent.»

Problème: KTM, de peur de perdre Raúl Fernández courtisé également par Yamaha – il y a officiellement deux places à prendre dans le team Petronas – a paniqué hier; corollaire: l’annonce de la promotion du jeune Espagnol en MotoGP a été faite plus rapidement qu’imaginé dans un premier temps, au moment où Lecuona et Petrucci étaient en piste pour leur quatrième séance d’essais libre. Hervé Poncharal, le patron actuel du jeune Espagnol et de l’expérimenté Italien, n’a pas eu le temps de prévenir avec anticipation ses deux futurs ex-pilotes. Qui ont ainsi appris leur sort comme le monde entier, via un «tweet». De quoi être déçus, sans être surpris: Remy Gardner ayant déjà été engagé, il n’y avait plus qu’une seule place de libre dans le team Tech3: «Et quand on ne vous répond pas au téléphone à cette période de l’année, cela veut dire qu’on ne veut pas prolonger votre contrat», lance, pince sans-rire, Petrucci.

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