VenezuelaNicolás Maduro veut «normaliser» les relations avec la Colombie
Le Venezuela essaye depuis plusieurs semaines de se rapprocher de son voisin colombien, à l’image de la réouverture annoncée des frontières entre les deux pays.
Le président vénézuélien Nicolás Maduro a estimé mercredi que le Venezuela et la Colombie, qui n’ont plus de relations diplomatiques depuis 2019, devaient «normaliser» leurs rapports.
«Nous devons résoudre nos problèmes, régulariser, normaliser les relations commerciales, productives, économiques. Nous devons normaliser les relations consulaires, diplomatiques», a-t-il dit à la télévision nationale en saluant une initiative du Sénat colombien qui propose de créer une commission parlementaire bi-nationale sur les relations entre les deux voisins partageant 2200 km de frontières terrestres.
Nicolás Maduro a toutefois accusé dans le même temps le président colombien Iván Duque de ne pas fournir d’assistance consulaire aux Vénézuéliens vivant en Colombie, où sont réfugiés près de deux des 30 millions de Vénézuéliens ayant depuis 2013 fui la crise économique et politique dans leur pays.
«Page qui se tourne»
Souhaitant une «page qui se tourne», Nicolás Maduro a invité les hommes d’affaires colombiens à «reprendre» leurs investissements dans le pays embourbé dans la pire crise de son histoire récente, avec une hyperinflation et sept années consécutives de récession.
Caracas avait rompu les relations diplomatiques en 2019 avec Bogotá après la reconnaissance par la Colombie, ainsi qu’une cinquantaine d’autres pays dont les États-Unis, de Juan Guaido comme président par intérim.
Mais la frontière entre les deux pays était déjà presque intégralement fermée depuis 2015 en raison des tensions récurrentes entre les deux voisins. Récemment, Caracas et Bogotá ont tous les deux annoncé la réouverture de leurs frontières terrestres sans que cela soit suivi d’effet sur le terrain.
Félicitations d’Antony Blinken
Au deuxième jour de sa tournée sud-américaine, le diplomate en chef des États-Unis Antony Blinken a fait l’éloge de la Colombie, son «meilleur allié» dans la région, et un «modèle» pour sa gestion des migrants fuyant le Venezuela voisin.
«Nous n’avons pas de meilleur allié sur tous les sujets que nos démocraties affrontent dans la région», a déclaré Antony Blinken, au cours d’une conférence de presse commune avec le président colombien conservateur Iván Duque. «La Colombie a démontré une énorme générosité en accueillant près de deux millions de migrants vénézuéliens déplacés par l’actuelle crise humanitaire au Venezuela», a loué Antony Blinken, venu en messager de la politique dans la région de la nouvelle administration du président démocrate américain Joe Biden.
Iván Duque, qui a de nouveau fustigé mercredi la «dictature oppressive, corrompue et narco-trafiquante» du Venezuela, a lancé cette année un plan audacieux visant à régulariser le statut de près d’un million de Vénézuéliens sans-papiers. «Je vous applaudis, je vous félicite pour votre vision et votre leadership», lui a dit le secrétaire d’État, soulignant ce que la Colombie a fait «est un modèle pour la région et aussi un modèle pour le monde».
Quatre jeunes tués par balles dans le nord-ouest de la Colombie
Quatre jeunes ont été tués par balles par des inconnus dans le nord-ouest de la Colombie, le deuxième massacre en quatre jours dans cette région et le 77e depuis le début de l’année dans le pays, ont indiqué mercredi des sources locales.
Il s’agit du deuxième massacre --assassinat simultané d’au moins trois personnes, selon la définition de l’ONU-- en quatre jours dans le département d’Antioquia. Dimanche, cinq personnes, dont trois Vénézuéliens, ont été abattues dans la municipalité de Betania. Selon le groupe de réflexion indépendant Indepaz, sur les 77 massacres qui ont fait au moins 279 victimes depuis le début de l’année, 13 ont eu lieu dans la région d’Antioquia.