FinanceLe rachat de Credit Suisse scellé, UBS peut lancer pour de bon l’intégration
Une lettre ouverte a été publiée lundi dans la presse suisse pour marquer la finalisation de la transaction qui va donner naissance à un colosse bancaire.
UBS a finalisé le rachat de Credit Suisse en publiant dans plusieurs journaux suisses une lettre ouverte sous forme d’annonce publicitaire. «Nous avons finalisé la reprise juridique de Credit Suisse, indique la banque qui évoque «une nouvelle page de l’histoire» ainsi qu’une «nouvelle ère».
La première banque de Suisse promet à ses clients qu’elle va œuvrer pour «garantir la sécurité de leurs actifs» ou «d’accroître leur fortune» en respectant une approche «conservatrice du risque» et en ne faisant «aucun compromis» sur la qualité des services. UBS dit encore être «convaincue» de parvenir à cette acquisition.
La date du 12 juin pour la finalisation de la transaction était connue depuis plusieurs semaines. La Confédération et la banque ont formellement signé le contrat en fin de semaine dernière. Le rachat finalisé, UBS peut désormais lancer le grand chantier de l’intégration de sa rivale. Une opération qui suscite de vives inquiétudes en Suisse, notamment à cause des milliers d’emplois qui risquent d’être supprimés.
Les mois à venir s’annoncent «cahoteux», selon UBS
Sergio Ermotti, le directeur général d’UBS, a prévenu que les mois à venir seront «cahoteux» car l’intégration va entraîner «des vagues» de décisions difficiles à prendre. «Environ 10% des effectifs sont déjà partis au cours des derniers mois, avant la fusion», a-t-il confié à la chaîne alémanique SRF.
Dans une note interne adressée aux employés, les dirigeants d’UBS ont souhaité la bienvenue aux employés de Credit Suisse, appelant tout le personnel à «la patience» alors que les détails concrets manquent. «La phase la plus cruciale commence tout juste», écrivent Colm Kelleher, président, et Sergio Ermotti.
La banque d’investissement surveillée par la FINMA
Selon le «Financial Times», UBS va imposer des «lignes rouges» aux personnels de Credit Suisse sur le type d’affaires qu’ils pourront conclure en attendant la fin de l’intégration. En pratique, les deux banques vont continuer de fonctionner séparément jusque-là. Mais UBS annonce d’ores et déjà la mise en place d’un conseil d’administration pour certaines entités de Credit Suisse.
La FINMA, l’autorité suisse de surveillance des marchés, s’est félicitée de la réduction rapide des risques que prévoit UBS pour la banque d’investissement, précisant dans un communiqué qu’elle continuera de «surveiller de très près» l’intégration.
Les investisseurs veulent des réponses
Les investisseurs aimeraient, eux, en savoir davantage sur le processus d’intégration, les unités qui vont être absorbées ou encore sur le sort réservé à la branche suisse de Credit Suisse. Cette branche avait échappé aux scandales, mais les doublons risquent d’être nombreux au niveau des succursales et des emplois. Les investisseurs espèrent des réponses, notamment lors de la publication des résultats du deuxième trimestre, reportés au 31 août.
Cette transaction va donner naissance à un colosse bancaire. Avant leur rapprochement, UBS et Credit Suisse faisaient déjà partie des trente banques au niveau mondial considérées comme trop grosses pour faire faillite. Fin 2022, les deux géants comptaient ensemble environ 120’000 collaborateurs dans le monde, dont 37’000 en Suisse. L’année dernière, UBS a dégagé un chiffre d’affaires de plus de 34,5 milliards de dollars, contre 14,9 milliards de francs pour Credit Suisse.
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