GuatemalaLa justice suspend la disqualification du parti du président élu
Deux jours auparavant, Bernardo Arévalo avait dénoncé l’existence d’un projet de «coup d’Etat» visant à l’empêcher de prendre le pouvoir en janvier.
Le tribunal suprême électoral (TSE) du Guatemala a temporairement levé dimanche la disqualification du parti Semilla du président élu Bernardo Arévalo jusqu’au 31 octobre, une fois que le processus électoral actuel sera officiellement terminé.
«Ni raisonnable, ni prudent»
Le parti Semilla avait été suspendu en début de semaine à la demande d’un juge, une décision critiquée par les Etats-Unis et l’UE. Bernardo Arévalo a dénoncé vendredi l’existence d’un projet de «coup d’Etat» visant à l’empêcher de prendre le pouvoir en janvier après avoir remporté le scrutin du 20 août avec la promesse de lutter contre la corruption. «La résolution (...) émise par le directeur du Registre des citoyens est suspendue jusqu’à la conclusion du processus électoral» le 31 octobre, a ordonné le TSE dans une résolution lue dimanche par son porte-parole, Luis Gerardo Ramírez. Ce registre des citoyens dépend du TSE mais opère de manière autonome. «Il n’est ni raisonnable ni prudent d’exposer la validité des organisations politiques [...] jusqu’à ce que le processus électoral soit terminé», ajoute la résolution.
La suspension de Semilla ne devrait pas affecter le président élu, avaient estimé des analystes, mais elle pourra en revanche empêcher Semilla de rassembler des fonds, de recruter, et limiter l’action de ses 23 nouveaux députés au Congrès.
Lutte contre la corruption
La prochaine législature devrait prendre ses fonctions avec Bernardo Arévalo à la présidence le 14 janvier. La croisade contre Semilla a été initiée par le procureur Rafael Curruchiche après les résultats du premier tour le 25 juin ayant permis à Bernardo Arévalo de se qualifier pour le second, contre Sandra Torres.
Celui qui a fait de la lutte contre la corruption l’un de ses chevaux de bataille, dans l’un des 30 pays les plus corrompus du monde selon l’ONG Transparency International, a pris la lumière grâce à ces offensives judiciaires et s’est attiré la solidarité de la population face à une institution très décriée. Après le premier tour de la présidentielle le 25 juin, le juge Fredy Orellana avait déjà ordonné, sur demande du procureur Rafael Curruchiche, de suspendre le parti et d’enquêter sur des anomalies présumées concernant l’enregistrement de membres lors de sa formation en 2017.