Ski alpin: Zenhäusern: «Le podium le plus émotionnel de ma carrière!» 

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Ski alpinZenhäusern: «Le podium le plus émotionnel de ma carrière!»

Le slalomeur valaisan a terminé deuxième du slalom nocturne de Schladming, signant un retour sur le podium après quasi deux ans d’absence et dans une ambiance complètement folle.

Sylvain Bolt Schladming
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Sylvain Bolt Schladming
Ramon Zenhäusern (au centre) a fêté son retour sur le podium, derrière Clément Noël (à g.), mais devant Lucas Braathen (à dr.).

Ramon Zenhäusern (au centre) a fêté son retour sur le podium, derrière Clément Noël (à g.), mais devant Lucas Braathen (à dr.).

AFP

Cela faisait trop longtemps que Ramon Zenhäusern se contentait de places d’honneurs. Alors, cette fois, le cinquième de la première manche a entamé le deuxième tracé avec la conviction d’aller chercher un podium. «Je me suis dit: allez Ramon, attaque et prends des risques!» raconte euphorique le Valaisan. A Schladming, «RZ» a décroché la deuxième place, à 7 centièmes du Français Clément Noël pour le huitième podium de sa carrière en slalom, le premier depuis près de deux ans. 

«Mais c’est le plus beau au niveau émotionnel après la période difficile que j’ai traversée, témoigne le skieur de Bürchen. Il y a eu ma blessure à l’épaule, au dos, le covid, les problèmes avec mon matériel. Certains disaient que la période Zenhäusern était terminée parce que la technique évoluait trop vite. Je suis reparti avec le dossard 25 en début de saison, quasi parterre et je me suis reconstruit!»

Ramon Zenhäusern a réussi à dompter la piste pentue de Schladming et avec les années, il a apprivoisé l’ambiance folle de la Planai qui le crispait.

Ramon Zenhäusern a réussi à dompter la piste pentue de Schladming et avec les années, il a apprivoisé l’ambiance folle de la Planai qui le crispait.

AFP

La progression du Valaisan a été linéaire cette saison et il signe son retour au sommet sur l’une des pistes les plus raides du circuit, alors que sa taille de plus de 2 mètres ne lui facilitait pas la tâche sur une telle topographie. «C’est vrai, je n’aimais pas trop cette piste et je suis très fier d’avoir montré que je pouvais réussir aussi ici!»

«Le slalom, c’est la discipline du diable. Un jour tu es sur le Toit du Monde et deux jours après par terre…»

Daniel Yule, éliminé en 2e manche

On avait pris l’habitude de miser sur Daniel Yule qui brille souvent en nocturne (trois fois 3e à Schladming et trois victoires à Madonna). Mais le skieur de La Fouly, 8e de la première manche, n’a pas pu confirmer son succès de Kitzbühel et a été éliminé en 2e manche. «Le slalom, c’est la discipline du diable, sourit-il. Un jour tu es sur le toit du monde et deux jours après par terre…»

Troisième de la première manche, le «métronome» Loïc Meillard a lui reculé à la cinquième place, signant son 8e top 10 consécutif dans trois disciplines (super-G, géant, slalom). «C’est dommage, mais ça reste un bon résultat et ça fait vraiment plaisir d’avoir autant de monde, on en profite au maximum», sourit le skieur d’Hérémence.

La Planai en ébullition 

Car cela faisait deux ans que la Planai avait été privée de sa folie populaire. Mardi soir, des milliers de spectateurs amassés sur des escaliers fabriqués en neige et dans les tribunes de l’aire d’arrivée, ont enflammé l’arène.

«Dès l’échauffement, on entend la foule, moi ça m’aide à rester dans ma bulle et ça me galvanise, raconte le malheureux Yule. C’est une hypothèse, mais moi qui vit pour la course, je passe une journée assez tranquille en me réjouissant du soir, pendant que d’autres ressentent peut-être davantage le stress qui monte.»



A Schladming, les nombreux drapeaux qui flottent et les fumigènes transforment le bas de la piste en stade de football à ciel ouvert. «Les premières années, j’entendais le public et ça me crispait parfois, se souvient Ramon Zenhäusern. Là, je ne l’entends plus et c’est mieux comme ça!» Dans le public, de nombreux suisses se sont déplacés pour vibrer lors du troisième podium consécutif d’un slalomeur helvète.

«L’accueil des Autrichiens est incroyable, c’est un peuple qui vit pour le ski»

Guillaume, venu d’Annecy pour «vivre le mythe Schladming»

Pascal et son amie viennent de Zoug depuis une dizaine d’années et sont chaque fois sous le charme de l’ambiance folle du slalom nocturne. Entre les deux manches, on a croisé Guillaume, qui a fait la route en solitaire depuis Annecy la veille pour «vivre une fois le mythe de Schladming de près». Le trentenaire semblait ébahi par «l’accueil incroyable des Autrichiens, un peuple qui vit pour le ski». Clément Noël lui a offert un cadeau pour le retour du lendemain et les neuf heures de route. 

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