SuisseAccueil des enfants ukrainiens: un défi pour nos écoles
Scolariser les mineurs ukrainiens en Suisse est essentiel mais exige davantage de moyens pour nos écoles, notent les experts, qui annoncent aussi l’arrivée massive de réfugiés d’ici la fin 2022.
Actuellement, la majorité des réfugiés d’Ukraine sont des femmes et des enfants: environ 3600 réfugiés mineurs sont ainsi déjà enregistrés dans notre pays, note la « NZZ am Sonntag ». Et beaucoup d’entre eux devront être scolarisés. Dans certains cantons, on s’attend ainsi à 5 à 10% d’élèves supplémentaires, indique Dagmar Rösler, présidente de l’Association suisse des enseignantes et des enseignants (LCH) à la «SonntagsZeitung» du jour.
Or, les écoles, qui jouent un rôle clé dans l’immense tâche d’intégration des réfugiés, manquent déjà cruellement d’enseignants. «Depuis deux ans, les écoles ne connaissent plus de fonctionnement normal en raison de la pandémie, note Elsbeth Stern, professeure à l’EPF Zurich. Elles doivent gérer les retards d’apprentissage. Accueillir maintenant des enfants qui ont fui et qui ne comprennent pas la langue du pays pousse les écoles à leurs limites.» Dès lors, se posent des questions concrètes aux enseignants et aux autorités: faut-il intégrer les enfants dans des classes normales? Et comment gérer les enfants traumatisés?
Moyens supplémentaires indispensables
Pour Dagmar Rösler, les cantons doivent doter les écoles de moyens supplémentaires pour engager plus de personnel, dont des enseignants à la retraite qui aimeraient s’engager auprès des enfants ukrainiens. «Il faut également chercher et trouver maintenant des assistants et d’autres bénévoles», estime-t-elle.
Certains cantons, tel Zurich, étudient aussi la possibilité de faire appel à des spécialistes ukrainiens. Lucerne a déjà ouvert des postes d’enseignants supplémentaires. Et la plupart des cantons envisagent, selon le nombre d’enfants réfugiés, tant de les intégrer dans les classes existantes que l’ouverture de classes spéciales. Ce qui nécessitera aussi l’extension des locaux scolaires, dont le pays manque également déjà, selon Stephan Huber, directeur de la recherche et du développement à la Haute école pédagogique de Zoug.