Football: Constantin: «La place du FC Sion est en première ligue»

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FootballConstantin: «La place du FC Sion est en première ligue»

L’actuel président du club sédunois nous l’a confirmé: il tirera la prise en 2024. «Le foot suisse est un gouffre financier», assène-t-il.

Renaud Tschoumy
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Renaud Tschoumy
Christian Constantin annonce encore une saison de foot pro à Sion. Après, rideau!

Christian Constantin annonce encore une saison de foot pro à Sion. Après, rideau!

AFP

Christian Constantin l’a annoncé jeudi soir sur le plateau du 19.30 de la RTS, il nous l’a confirmé ce vendredi matin: il tirera la prise en 2024. Corollaire: privé de son mécène, le FC Sion s’apprête à redevenir un simple club amateur.

Christian Constantin, vous confirmez? Vous vous retirerez en 2024?

Je n’ai jamais laissé sous-entendre le contraire. Donc oui, je vous le confirme: je ferai encore un championnat professionnel avec mon équipe après celui qui est en cours, et après, fini. D’ailleurs, comme vous le savez, j’ai résilié les contrats qui liaient le club à la ville.

Qu’est-ce qui vous pousse à prendre cette décision?

Tout simplement le fait qu’aujourd’hui, le président qui fait tourner la boutique, le mécène, c’est une époque révolue. Maintenant, tu te fais taxer sur l’argent que tu injectes dans ton club pour le faire vivre. C’est toi qui sors les sous, mais on te dit que c’est du bénéfice. Ce n’est plus viable. Soutenir le foot pro devient donc impossible. Et cela, c’est valable pour tout le monde. Pour moi comme pour les éventuels investisseurs étrangers. Pas de droits TV – ou si peu –, pas de mécénat: au bout du compte, il ne te reste que des factures. Donc il faut savoir dire stop à un moment donné.

Le Covid a-t-il changé quelque chose dans votre manière d’apprécier les choses?

Oui. Avant le Covid, il fallait injecter 4 à 5 millions par année. Depuis la pandémie, c’est une dizaine de millions que tu dois déposer chaque saison. Je l’ai fait, mais je ne le referai plus à partir de 2024.

«Qui voudrait d’un club suisse aujourd’hui?»

Christian Constantin, futur ex-président du FC Sion

Concrètement, quelles seront les conséquences pour le FC Sion?

Il y en a plusieurs. D’abord, si tu fais le choix d’arrêter le foot professionnel, tu arrêtes aussi la formation élite. Il faut donc que le FC Sion se retrouve dans une Ligue où il peut s’en sortir, où tout coûte moins cher.

À quelle Ligue faites-vous allusion?

Je pense que la place du FC Sion est en première ligue. Ce sera dommageable pour le foot valaisan, qui sera impacté dans son entier, et la chaîne du foot valaisan va être rompue. Je m’en rends bien compte. Mais on ne peut plus continuer ainsi.

«En Suisse, le football est un gouffre financier»

Christian Constantin, futur ex-président du FC Sion

Et si vous trouviez un acheteur, suisse ou étranger?

Mais qui voudrait d’un club suisse aujourd’hui? Les repreneurs étrangers ne vont pas venir pour gagner des cacahuètes. En plus, à part le stade, tout est à moi. Il faudrait donc qu’ils me rachètent tout.

On vous sent aigri, voire fâché…

Vous savez, lorsque j’ai pris ce club en main pour la première fois, j’avais 33 ans (ndlr: il fêtera ses 66 ans ce samedi). En tout, j’aurai assumé 25 ans de présidence, ce que personne n’a réussi à faire, même pas Facchi je crois (ndlr: Gilbert Facchinetti, ancien président emblématique de NE Xamax, décédé en 2018).

Et vous décidez donc de vous arrêter net en 2024…

Parce que c’est impossible de continuer de la sorte, tout simplement. En Suisse, le football est un gouffre financier, je ne peux pas m’exprimer autrement.

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