Ski alpin: La surprise Rogentin n’en était pas une pour ses coéquipiers

Publié

Ski alpinLa surprise Rogentin n’en était pas une pour ses coéquipiers

Le Grison de 28 ans a réussi le «coup de sa vie» en terminant deuxième du super-G de Wengen, juste derrière Kilde et devant son coéquipier Odermatt. Un premier podium en Coupe du monde mérité pour ce skieur longtemps incapable de sortir de l’ombre.

Sylvain Bolt Wengen
par
Sylvain Bolt Wengen
Stefan Rogentin était rapide lors des entraînements de super-G. Il a enfin réussi à prouver en course qu’il pouvait faire partie des meilleurs.

Stefan Rogentin était rapide lors des entraînements de super-G. Il a enfin réussi à prouver en course qu’il pouvait faire partie des meilleurs. 

AFP

En franchissant la ligne à la deuxième place, à 39 centièmes de son coéquipier Stefan Rogentin parti un dossard avant lui, Marco Odermatt a esquissé un sourire aussi large que s’il avait réalisé le meilleur temps provisoire. Le Nidwaldien est venu directement féliciter «Rogs», battu finalement de 27 centièmes par la «machine» Aleksander Aamodt Kilde.

«C’est plus facile d’accepter une deuxième place si un Suisse est devant, c’est surtout génial pour ce premier podium de Stefan, a souri «Odi», qui avait remporté le super-G de Wengen il y a pile un an. Il était toujours rapide à l’entraînement dans la discipline, j’espère qu’il pourra réaliser une série de podiums désormais!»
A 28 ans, Stefan Rogentin a réalisé la plus belle performance de sa carrière.

«Tous les Suisses rêvent d’un podium ici et c’est génial de pouvoir le partager avec Marco!»

Stefan Rogentin, 2e du super-G de Wengen

Habitué à collectionner les podiums en Coupe d’Europe ces dernières saisons (16 podiums dont 4 victoires), le Grison restait sur sept top 10 sur le circuit Coupe du monde de super-G (dont trois cette saison). «C’est un super coup, oui et c’est incroyable de réussir mon premier podium devant le public suisse, a lâché rayonnant l’athlète de Lenzerheide. Ce ne pouvait pas être plus beau. Tous les Suisses rêvent d’un podium ici et c’est génial de pouvoir le partager avec Marco!»

Stefan Rogentin (à g.) et Marco Odermatt (à d.) entourent la vainqueur Norvégien Kilde.

Stefan Rogentin (à g.) et Marco Odermatt (à d.) entourent la vainqueur Norvégien Kilde. 

AFP

Derrière ce duo suisse sur la boîte, trois autres skieurs helvétiques ont intégré le top 10: Beat Feuz (7e), Gino Caviezel (8e) et Loïc Meillard (9e). Justin Murisier (11e) et Niels Hintermann (14e) complètent ce tir groupé. «Ce résultat d’ensemble est excellent, il y a une super dynamique dans l’équipe et mon podium prouve que chacun peut faire des résultats, a souligné Stefan Rogentin. Moi, je ne pensais pas forcément au podium. J’étais en forme ces dernières semaines mais aussi nerveux. Finalement, tout s’est passé à la perfection. C’est magnifique!»

Un vide à combler 

Le futur retraité, Beat Feuz, n’a pas non plus semblé étonné de la performance de celui que tout le monde nomme «Rogs». «Enfin! Il a réussi à sortir une belle manche en course et à prendre des risques, s’est réjoui le Bernois. C’est sensationnel, je l’ai déjà bien félicité. Mais Marco (Odermatt) et tous les autres aussi ont bien géré, ça lance bien ce week-end!»

«Souvent, Stefan (Rogentin) manquait de confiance en lui, j’espère que ce premier podium va lui en donner pour la suite.»

Justin Murisier, 11e du super-G de Wengen


Avec la prochaine retraite de Feuz, celle de Caviezel cette semaine et de Janka il y a un an, la vitesse suisse a perdu plusieurs cadres. «Il y a des jeunes qui arrivent, on espère pouvoir remplir ce vide mais ces départs nous font perdre de précieuses connaissances du ski», a relevé le héros suisse du jour, désormais mûr pour franchir un cap en super-G. «Il était toujours devant nous cet été à l’entraînement, donc ce n’était pas une surprise de le voir sur le podium, a expliqué Justin Murisier. Ce n’était qu’une question de temps. C’est un bon gars qui bosse dur. Il le mérite vraiment. Souvent, il manquait de confiance en lui, j’espère que ce premier podium va lui en donner pour la suite.»

Vendredi, les Suisses ont régalé les 12’800 spectateurs éparpillés sur plusieurs endroits en bord d’une piste rendue compliquée en raison de la chaleur. «Ce n’était pas facile, il y avait des parties de glace mais à certains endroits elle fondait, j’espère que ça va tenir pour la descente de demain», a souligné Justin Murisier. En bas du Lauberhorn, Les «Beat, Beat, Beat!» ont été scandés par la foule. Un public bien plus nombreux est attendu samedi pour la dernière du Bernois sur la piste mythique, galvanisé par la performance d’ensemble de ses coéquipiers qui ne sont pas prêts à lui faire de cadeau de départ. 

Ton opinion