CyclismeSimon Pellaud est «totalement éteint et à l’arrêt»
Le cycliste valaisan, attendu comme l’un des animateurs du 75e Tour de Romandie qui débute mardi, a dû déclarer forfait. Une série d’ennuis de santé l’empêche de pédaler à son rythme cette saison.
- par
- Sylvain Bolt
Simon Pellaud avait des frissons dans les jambes rien que d’imaginer son bain de foule annuel sur les étapes du Tour de Romandie qui débute mardi. Tout particulièrement sur ses routes valaisannes traversées samedi prochain, lors de l’étape reine entre Aigle et Zinal.
Malgré une édition 2021 disputée quasi sans public, son fan club l’avait porté lors de l’étape de montagne valaisanne l’an passé. Il avait terminé frigorifié sous la neige-pluie de Thyon 2000 en ayant passé une bonne partie de l’étape dans l’échappée. «J’ai été repérer celle de Romont de l’édition 2022 dernièrement où j’aurais eu une carte à jouer mais j’ai dû écourter ma sortie en raison de la fatigue, soupire le cycliste de 29 ans. Car après deux heures de vélo, j’ai l’impression de faire Paris-Roubaix aller-retour en une journée!»
Cette semaine encore, le Valaisan a tenté quelques sorties d’entraînement avec des jambes aussi lourdes que du plomb. «Je suis tombé malade au Tour du Pays basque (début avril) et je traîne ma misère sans vraiment comprendre ce qu’il m’arrive, explique le baroudeur. Je suis complètement à l’arrêt et totalement éteint. Là, devoir renoncer au Tour de Romandie, c’est le coup de grâce, mais mon corps m’a dit stop!»
C’est une bronchite contractée au début du mois qui le contraint à faire l’impasse sur son épreuve de cœur, mais le mal est bien plus profond. «Je suis tombé malade cinq fois depuis Noël alors que ça m’arrive rarement, souligne le cycliste originaire de Chemin. C’est peut-être des effets du Covid que j’ai attrapé cette saison, car ce n’est pas possible d’avoir des défenses immunitaires pareilles!»
Vertèbre écrasée
Comme si la poisse ne s’acharnait pas suffisamment sur lui, l’enchaînement de ces maladies a été accompagné par un problème à une vertèbre qui l’a handicapé ces dernières semaines. «J’ai une vertèbre un peu écrasée qui me fait souffrir en appuyant sur un nerf de la fesse, précise d’une voix pleine de désarroi le Suisse. C’est une douleur liée à une chute subie il y a deux ans qui est ressortie.»
Les signaux sont donc nombreux et ont contraint le Valaisan a posé le pied à terre au pire des moments. Il avait bien sûr hâte de disputer la boucle romande avec son nouveau maillot de l’équipe américaine Trek-Segafredo et gardait même un espoir d’être aligné sur le Giro qu’il chérit tant. «J’ai cravaché toutes ces dernières années pour décrocher cette place au sein du World Tour et là je n’ai pas réussi à rouler à mon niveau, ni à prendre du plaisir avec tous ces ennuis de santé», déplore-t-il.
L’ancien coureur de l’équipe Androni (deuxième division) a dû passer par une nécessaire phase d’acclimatation et s’adapter à l’élite: une préparation, du matériel mais aussi une manière de courir radicalement différentes. Mais il n’avait pas planifié ces tuiles qui lui ont mis des bâtons dans les roues.
La semaine prochaine, le Valaisan sera un spectateur attentif de son team mais aussi de l’équipe nationale Swiss Cycling, celle qui lui a permis de se mettre en évidence ces dernières années sur la boucle romande avec notamment ce maillot de meilleur grimpeur décroché en 2019.
«Je suis presque soulagé de faire une vraie pause et je n’aurais de toute façon pas pu faire le Tour de Romandie en restant à l’arrière du peloton, souffle le roi des échappées. Je vais utiliser le mois de mai pour me reconstruire et je serai de retour au Tour de Suisse. Je vais prendre ma revanche sur le sort et elle sera sanglante!»