Dix morts en 2019 à Paris – «Toi qui aimes les flammes, ça va te faire tout drôle quand ça va exploser»

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Dix morts en 2019 à Paris«Toi qui aimes les flammes, ça va te faire tout drôle quand ça va exploser»

L'auteure présumée du plus grave incendie à Paris depuis 2005 sera jugée. Elle est soupçonnée de l'avoir allumé volontairement, causant la mort de dix personnes et en blessant 47 autres en 2019.

L’incendie s’était déclaré dans la nuit du 4 au 5 février 2019, à Paris.

L’incendie s’était déclaré dans la nuit du 4 au 5 février 2019, à Paris.

HO / BSPP - Brigade de sapeurs-pompiers de Paris / AFP

Le Parquet de Paris a requis jeudi, le renvoi devant les assises d’une femme soupçonnée d’avoir volontairement déclenché l’incendie d’un immeuble parisien en février 2019, qui avait fait dix morts et des dizaines de blessés, a appris l’AFP de source proche du dossier, ce qui a été confirmé par le Ministère public.

Le Parquet a demandé qu’Essia B., une habitante de l’immeuble souffrant de problèmes psychiatriques, soit jugée pour «destruction par incendie ayant entraîné des blessures» pour 47 personnes et la mort de dix personnes, les magistrats ayant considéré qu’elle était responsable pénalement des faits.

Sortie d'un hôpital psychiatrique

Cette femme aujourd’hui âgée de 43 ans, qui habitait cet immeuble du XVIe arrondissement de Paris, avait été interpellée en état d’ébriété peu après le départ de l’incendie, le plus meurtrier dans la capitale depuis 2005. Elle était sortie d’un séjour de deux semaines en hôpital psychiatrique, le treizième en dix ans, quelques jours avant le drame.

Menaces

Dans la nuit du 4 au 5 février 2019, un voisin avait appelé la police juste après minuit pour se plaindre du bruit causé par cette femme. Cet homme, par ailleurs pompier, l’avait ensuite recroisée dans le hall après le départ des forces de l’ordre. Elle lui avait alors lancé: «Regarde-moi droit dans les yeux. Toi qui aimes les flammes, ça va te faire tout drôle quand ça va exploser», selon le récit du voisin aux enquêteurs.

Ivre dans la rue

Puis peu après 0h30, une habitante de l’immeuble avait alerté les pompiers d’un départ de feu dans l’immeuble. Au même moment, la suspecte était arrêtée ivre, alors qu’elle tentait de mettre le feu à une voiture, dans une rue voisine. Ses antécédents judiciaires font apparaître trois procédures où elle a été mise en cause, sans jamais être condamnée.

Jugement «altéré»

Au cours de l’instruction, plusieurs expertises se sont succédé pour déterminer si cette femme pouvait être considérée comme responsable pénalement des faits ou si ses troubles avaient aboli son discernement. Selon des éléments du réquisitoire définitif dont a eu connaissance l’AFP, les experts ont conclu «à un diagnostic de personnalité borderline».

Concernant les faits, «tous les experts ont exclu un comportement induit par des hallucinations ou une activité délirante», mais ont considéré qu’ils peuvent être «rattachés à l’impulsivité, à l’intolérance aux frustrations et à l’effet de l’alcool consommé par Essia B.», et estiment que ses troubles de la personnalité ont «altéré», et non aboli, son discernement.

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