Aéronautique - Pour se moderniser, Air France présente son premier A220

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AéronautiquePour se moderniser, Air France présente son premier A220

La compagnie aérienne Air France, mise à mal par la pandémie, a présenté mercredi son nouvel appareil, qui sera mis en service à fin octobre.

Air France a présenté mercredi son premier Airbus A220, un moyen-courrier de 148 places qui marque une nouvelle étape dans la modernisation de la flotte d’un groupe mis en grande difficulté par le Covid-19. «Cet appareil va permettre de commencer le renouvellement et la rationalisation de notre flotte, qui est un des leviers les plus importants pour baisser nos coûts unitaires», a déclaré le directeur général d’Air France-KLM, Benjamin Smith.

Le dirigeant s’exprimait dans la zone industrielle de l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle, où le groupe présentait ce nouvel appareil amené à servir notamment sur les lignes intérieures françaises et intra-européennes.

Air France-KLM avait en juillet 2019 commandé 60 appareils A220-300, représentant un prix catalogue de près de 5,5 milliards de dollars (quelque 5,1 milliards de francs). Il avait également pris une option pour 30 avions supplémentaires, ainsi que 30 droits d’acquisition, des options sans date d’achat.

«En complément de la famille A320»

Le premier A220 d’Air France sera mis en service le 31 octobre sur un trajet Paris-Berlin, a révélé Benjamin Smith. Six exemplaires seront livrés d’ici à la fin de l’année 2021 et 15 en 2022. Le wifi sera gratuit à bord. Cette commande devra permettre de remplacer progressivement les vieillissants A318 et A319 qui composent la flotte court et moyen-courrier de la compagnie française.

Le programme A220 se compose de deux appareils: l’A220-100 (35 mètres de long) et l’A220-300 (38,7 m). Il se positionne en dessous de la famille A320 et propose une capacité de 100 à 150 sièges. Il est fabriqué à Mirabel au Canada et correspond à l’ancien CSeries du groupe canadien Bombardier, un programme dont Airbus a pris le contrôle en 2017.

Selon Airbus, l’A220 «vient en complément de la famille A320» (A318, A319, A320 et A321), l’appareil moyen-courrier à succès de l’avionneur européen, avec 10’004 livraisons sur 15’690 commandes, selon les derniers pointages du constructeur fin août.

Maintien des investissements en matériel

L’A220, deux versions confondues, a pour sa part été commandé à 623 exemplaires dont 173 ont été livrés. Les plus grosses commandes sont venues jusqu’ici, outre d’Air France-KLM, des Américains Delta (95), JetBlue (70), Breeze Airways (60), de la lettone AirBaltic (50) et d’Air Canada (45). C’est SWISS qui a reçu fin 2016 le premier CSeries/A220 et la compagnie helvétique en exploite actuellement 30.

Airbus affirme que l’A220, dont l’autonomie maximale est de 6.390 km, consomme 25% de moins et est deux fois plus silencieux qu’un appareil comparable de la précédente génération. Air France-KLM souhaite aussi renouveler ses moyen-courriers exploités par KLM et la «low cost» Transavia, jusqu’ici équipée de Boeing 737.

Quel motoriste?

Boeing ou Airbus? Et quel motoriste? Une décision sera prise «en 2023» pour cette commande de 80 appareils ferme et jusqu’à 80 autres en option, a détaillé Benjamin Smith. Air France-KLM maintient ces investissements – il a également commandé 38 long-courriers A350 pour Air France – bien qu’il ait été, comme l’ensemble du secteur aérien, très durement touché par la pandémie.

La société a subi plus de 10 milliards d’euros de pertes nettes cumulées depuis 18 mois et a dû être restructurée avec l’aide du gouvernement français, qui est monté à près de 30% du capital. Le groupe a aussi engagé un plan massif de réductions d’emplois et a taillé dans sa flotte, éliminant les appareils les plus gourmands en kérosène.

La société – dont les nouveaux résultats financiers seront connus le 29 octobre – espérait retrouver au troisième trimestre un bénéfice opérationnel, à la faveur d’un regain des voyages estivaux, mais devrait rester dans le rouge sur l’année.

Benjamin Smith s’est néanmoins dit encouragé par l’annonce de la réouverture conditionnelle des frontières américaines aux voyageurs étrangers, à partir de début novembre, alors que l’axe nord-atlantique représentait son plus gros marché, quelque 40% de son chiffre d’affaires avant la pandémie.

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