Suisse - Les ventes illégales d’alcool aux mineurs en hausse durant la pandémie

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SuisseLes ventes illégales d’alcool aux mineurs en hausse durant la pandémie

Selon Addiction Suisse, les ventes de boissons alcoolisées aux jeunes ont augmenté de 9%. La faute notamment au port du masque qui rend l’estimation de l’âge difficile.

Selon Addiction Suisse, le personnel de vente n’a contrôlé les jeunes acheteurs que dans 75% des cas, contre 81,7% en 2019.

Selon Addiction Suisse, le personnel de vente n’a contrôlé les jeunes acheteurs que dans 75% des cas, contre 81,7% en 2019.

Addiction Suisse

Une étude d’Addiction Suisse, sur la base de 6040 achats-tests, le démontre: malgré l’interdiction prévue par la loi, bières, vins ou alcools forts ont été vendus à des jeunes de moins de 16 ans et moins de 18 ans dans 29% des cas durant l’année 2020, une année marquée par la pandémie. Ce qui représente une hausse de 8,8% par rapport à 2019, indique l’association dans un communiqué mardi. La faute au port du masque «qui rend l’estimation de l’âge encore plus difficile», explique-t-elle en déplorant que «l’accent mis sur les mesures d’hygiène a bien souvent relégué la protection de la jeunesse à l’arrière-plan».

Addiction Suisse souligne que le personnel de vente n’a contrôlé les jeunes acheteurs que dans 75% des cas, contre 81,7% en 2019. Par ailleurs, les filles effectuant les achats à deux ont été contrôlées moins souvent que les duos de garçons. En outre, les demoiselles ont pu aussi plus facilement se procurer de l’alcool en solo que les garçons.

Les stations-service les plus sévères

Au chapitre des bons élèves, ce sont les stations-service qui contrôlent le plus. Elles n’affichent «que» 15% de ventes illégales. Suivent les chaînes de magasins et les grands distributeurs (29%), puis les restaurants/cafés (33,5%). À l’inverse, ce sont dans les fêtes et les manifestations que les jeunes peuvent le plus facilement acheter de l’alcool (40% de ventes illégales).

Pour Addiction Suisse, le nombre d’infractions est très élevé. Trop même. Les situations qui posent problème, déjà mises en lumière dans une étude il y a 2 ans, même sans pandémie. Pour l’organisation, il faut mieux encadrer le personnel de vente, vite débordé en cas de forte affluence ou lors de manifestations.

Introduire des outils pour aider les vendeurs

Outre une meilleure formation à l’échelle nationale pour gérer ces situations, Addiction Suisse recommande aussi d’introduire des dispositifs techniques qui ont fait leurs preuves dans d’autres secteurs. Comme par exemple des lecteurs de cartes d’identité, à l’image de l’application Jalk ID-Scan, qui indiquent instantanément au personnel de vente si la personne qu’il a en face de lui peut acheter de l’alcool. L’organisation évoque aussi la remise de bracelets de différentes couleurs en fonction de l’âge lors de manifestations, des bracelets qui permettraient au personnel de savoir qui a le droit d’acheter quelle boisson.

Par ailleurs, Addiction Suisse relève aussi qu’une nouvelle étude menée par la Croix-Bleue, sur mandat de l’Administration fédérale des douanes, a montré une fois de plus que la protection de la jeunesse est quasi inexistante lors d’achats sur internet. En effet, 95% des mineurs ont pu acheter de l’alcool malgré les prescriptions en vigueur. Une situation qui n’évolue pas depuis une étude similaire menée en 2015. L’organisation demande donc aux autorités de rectifier le tir.

(cht/comm)

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