Ski alpinMarco Odermatt: «Cette semaine va être brutale»
Le Nidwaldien devrait enfin lancer sa saison, samedi, lors du géant de Val-d’Isère. «Odi» est prêt à enchaîner six courses en dix jours.
- par
- Sylvain Bolt Val-d'Isère
Sept courses au programme, mais une seule (le slalom de Gurgl) a pu être disputée cet hiver. Ce samedi à Val-d’Isère, Marco Odermatt est plus impatient que jamais de lancer la conquête de son troisième globe de cristal consécutif. «Les autres années, j’arrivais ici avec des victoires et des podiums, j’étais dans le flow, a-t-il expliqué juste avant d’aller retirer son dossard en vue du géant sur la face de Bellevarde. Là, ça commence à zéro, mais je me sens prêt!»
Le Nidwaldien n’a pourtant pas pu s’entraîner autant que prévu dans sa discipline de base. «Après Sölden, j’ai skié seulement deux jours en géant: ce mercredi et jeudi, a-t-il expliqué. J’aurais voulu en faire un plus, mais tout s’est enchaîné, j’ai eu un souci au dos qui m’a privé de quelques manches d’entraînement. On verra si ça suffit pour être tout devant samedi!»
Les reports imposent au meilleur skieur du monde un programme dantesque. Lundi, «Odi» se rendra en Italie et enchaînera deux entraînements puis cinq courses en… cinq jours dans les Dolomites. Deux descentes et un super-G à Val Gardena, puis deux géants à Alta Badia. «Cela va être très difficile, brutal même, la semaine la plus éprouvante de l’année, souligne le skieur de 26 ans. Si on veut gagner théoriquement les trois globes, on doit faire toutes les courses. Donc je ne ferai pas l’impasse sur une épreuve.»
«Odi» balaie le conseil de Michel Vion
C’est ce que Michel Vion, secrétaire général de la FIS, avait suggéré au Suisse. «Marco Odermatt n’a qu’à faire des impasses. En tennis, on fait des impasses. Ceux qui se plaignent n’ont qu’à en faire aussi en ski alpin», avait déclaré le Français à Eurosport.
Le champion olympique de géant a répondu vendredi au conseil du dirigeant. «Les gens qui s’expriment depuis leur bureau, ce sont des rigolos. Ils n’ont aucune idée de ce que cela signifie, a-t-il rétorqué. Pourquoi ne prévoit-on pas de week-end de libres pour les reports d’épreuves? Avec deux ou trois courses lors de chaque étape, il n’y a aucune marge de manœuvre!»
«Odi» est-il le grand perdant des nombreuses annulations en vitesse, qui font les affaires de son adversaire Marco Schwarz, qui s’aligne également en slalom ce dimanche? «C’est sûr qu’en vitesse à Beaver Creek, sur une piste que j’adore, j’avais de meilleures chances, déplore-t-il. Surtout que ces courses vont être reprises à Val Gardena et Kvitfjell, sur des tracés qui ne sont pas mes préférés. Si le globe se joue à quelques points en fin de saison, ces changements pourraient jouer un rôle.» La semaine titanesque qui attend le patron du cirque blanc peut déjà être décisive.