Covid-19 – Contestation au Canada: des leaders du mouvement interpellés à Ottawa

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Covid-19Contestation au Canada: des leaders du mouvement interpellés à Ottawa

La police canadienne a procédé jeudi soir à de premières arrestations ciblées de meneurs du mouvement anti-mesures sanitaires qui bloque les rues d’Ottawa depuis bientôt trois semaines.

À Ottawa le 17 février 2022.

À Ottawa le 17 février 2022.

Getty Images via AFP

«Si vous voulez partir de votre propre gré, c’est maintenant qu’il faut le faire», avait lancé aux manifestants dans l’après-midi le chef intérimaire de la police d’Ottawa Steve Bell, avertissant que ce week-end serait «bien différent des trois derniers».

Dans la soirée, la police a procédé aux premières arrestations: Tamara Lich, l’une des organisatrices du convoi dit «de la liberté», a été interpellée par la police, a indiqué dans un tweet le compte officiel du mouvement, vidéo à l’appui. Sur les images, on la voit monter menottes aux poignets dans une voiture des forces de l’ordre, entourée de deux policiers, et crier à ses compagnons «Tenez bon».

Un peu plus tôt, un autre leader, Chris Barber, avait été interpellé, une arrestation dans le calme là aussi filmée et postée sur les réseaux sociaux par des membres du mouvement.

Pour la première fois depuis le début du mouvement, des groupes de policiers s’étaient positionnés en masse jeudi dans les rues d’Ottawa face aux contestataires et aux centaines de camions bloquant les rues. «Nous sommes prêts à agir pour expulser les manifestants illégaux de nos rues», avait encore expliqué Steve Bell, parlant d’une intervention «imminente».

Un périmètre de sécurité a été érigé autour du centre-ville et une centaine de barrages permettent de contrôler les entrées dans la zone.

Comptes bancaires gelés

À quelques mètres de là, le Premier ministre Justin Trudeau a estimé jeudi matin que cette contestation n’avait plus rien de «pacifique», lors d’un débat historique à la Chambre des communes portant sur la mise en œuvre de la loi sur les mesures d’urgence, une disposition exceptionnelle invoquée lundi pour la deuxième fois de l’histoire du Canada en temps de paix.

«L’objectif de toutes les mesures, y compris les mesures financières prévues dans la loi sur les mesures d’urgence, est de faire face à la menace actuelle et de maîtriser pleinement la situation», a ajouté Justin Trudeau. Dans une lettre adressée aux Premiers ministres des provinces mercredi soir, il avait estimé que le mouvement «menaçait la démocratie» et minait «la réputation du Canada à l’étranger».

Des «comptes bancaires d’individus et d’entreprises» liés au blocage ont été gelés, a précisé lors d’une conférence de presse la ministre des Finances et vice-Première ministre Chrystia Freeland. Qualifiant la situation de «précaire», le ministre de la Sécurité publique Marco Mendicino a estimé que «les blocus illégaux aux frontières» avaient coûté des milliards de dollars à l’économie canadienne.

Les manifestants, déterminés à rester «jusqu’à la fin», avaient reçu mercredi un ultimatum des forces de l’ordre, qui ont fait le tour des camions pour distribuer un tract leur intimant l’ordre de «quitter les lieux».

(AFP)

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