TennisNaomi Osaka éliminée par une femme qui revient de loin
La tenante du titre japonaise s’est inclinée au 3e tour de l’Open d’Australie devant l’Américaine Amanda Anisimova, de retour au plus haut niveau après deux années de galère.
- par
- Jérémy Santallo
Depuis le début de la tournée australienne, Amanda Anisimova fait un retour fracassant au plus haut niveau. En avril 2019, cette jeune femme alors âgée de 17 ans s’était révélée aux yeux du monde à Bogota, en devenant la plus jeune Américaine à remporter un titre depuis Serena Williams – Indian Wells 1999. S’ensuivit, quelques semaines plus tard, une épopée jusqu’en demi-finale à Roland-Garros, où l’athlète originaire du New Jersey n’avait été stoppée que par la future lauréate, l’Australienne Ashleigh Barty.
La mort de son père
Et puis il y a eu un drame. Son père, Konstantin, qui était également son entraîneur, est décédé d’une crise cardiaque à l’âge de 52 ans, à une semaine de l’US Open cette année-là. «C’est évidemment l’épreuve la plus dure que j’ai eue à traverser et la chose la plus difficile qui me soit arrivée. Je ne parle littéralement de cela avec personne, disait-elle au New York Times au début de l’année janvier 2020. La seule chose qui m’aide, c’est jouer au tennis et être sur un court. Cela me rend heureuse et je sais que cela le rend heureux lui aussi.»
Pendant deux ans, Amanda Anisimova n’a pas été épargnée. Elle a enchaîné les galères (manque de résultats après une longue pause, Covid, blessure à la cheville). Au point que l’ancienne 21e joueuse mondiale (en octobre 2019) est descendue au 78e rang à la WTA. Flanquée d’une nouvelle équipe depuis six mois, désormais renforcée par l’ex-joueur Darren Cahill – celui qui l’aide à être plus «relax» – l’Américaine a remporté début janvier, son deuxième titre en carrière à Melbourne. De quoi aborder cet Open d’Australie dans les meilleures dispositions possibles.
Car Belinda Bencic, terrassée au 2e tour, peut en témoigner: Amanda Anisimova a retrouvé sa force de frappe mais aussi un mental d’acier. Il fallait être sacrément costaude dans la tête pour tenir dans la diagonale de revers, vendredi, au moment où Naomi Osaka s’est procuré deux balles de match à 4-5 dans le 3e set. «C’était une véritable épreuve pour moi l’année dernière, a-t-elle dit en salle de presse. Je voulais vraiment revivre ces moments mais parfois, tu en doutes. Tu te blesses et tu te demandes si tu seras un jour capable de disputer à nouveau un Grand Chelem.»
Dimanche, Amanda Anisimova fera face à un nouveau défi de taille: la No 1 mondiale Ashleigh Barty, qui n’a toujours pas perdu une seule mise en jeu – sur 58 – depuis le début de la quinzaine. «C’est une joueuse incroyable. Je l’admire beaucoup et ça va être excitant de l’affronter, a-t-elle encore dit. C’est une nouvelle opportunité incroyable pour moi et dès demain (ndlr: samedi), je vais retourner à l’entraînement pour travailler sur mon jeu et essayer de me donner une chance pour ce match.» Sur le papier, le duel entre les deux femmes est plein de promesses.