COP26Les années de 2015 à 2021 s’annoncent les plus chaudes jamais enregistrées
Le climat mondial est en train d’entrer en «terrain inconnu», alerte l’Organisation météorologique mondiale dans son rapport annuel publié ce dimanche.
Les sept années de 2015 à 2021 seront probablement les plus chaudes jamais enregistrées, a annoncé dimanche l’Organisation météorologique mondiale (OMM), décrivant un climat mondial entrant en «terrain inconnu».
Ce rapport annuel sur l’état du climat «révèle que notre planète est en train de se transformer sous nos yeux», a commenté le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, «des profondeurs de l’océan aux sommets des montagnes, sous l’effet inexorable de la fonte des glaciers et des phénomènes météorologiques extrêmes, sur toute la planète, des écosystèmes et des populations de la planète sont mis à mal». La conférence climat COP26, qui s’est ouverte dimanche pour deux semaines à Glasgow (Écosse) doit «marquer un tournant décisif pour l’humanité comme pour la planète», a-t-il ajouté dans un communiqué.
Sur les neuf premiers mois de 2021, la température moyenne a gagné environ +1,09 °C par rapport à l’ère préindustrielle. En raison de l’impact d’un phénomène, la Niña, qui a fait baisser les températures en début d’année, 2021 ne battra pas des records, mais il est «probable» qu’elle se classe malgré tout de la 5e à la 7e place. Et que les sept dernières années soient donc une nouvelle fois les plus chaudes jamais enregistrées. La plus chaude reste 2016.
La hausse de la température moyenne sur les 20 dernières années (2002-2021) dépasse quant à elle pour la première fois le seuil symbolique de +1 °C. «Les chiffres provisoires montrent que la tendance des températures reste à la hausse. Le fait que la moyenne sur 20 ans ait dépassé +1 °C va frapper l’esprit des délégués de la COP26 qui aspirent à maintenir la hausse des températures dans les limites fixées par l’accord de Paris», a commenté Stephen Belcher, scientifique du Met Office britannique qui participe au rapport.
La litanie des catastrophes naturelles est en route
L’accord de Paris vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre pour limiter le réchauffement bien en deçà de +2 °C par rapport à l’ère préindustrielle, si possible +1,5 °C. Mais avec les tendances actuelles, les experts climat de l’ONU (GIEC) ont mis en garde contre le risque d’atteindre +1,5 °C autour de 2030 et les engagements climat des États mènent vers un réchauffement catastrophique de 2,7 °C.
Avec +1 °C, la litanie des catastrophes est déjà en route, comme le montre le rapport de l’OMM. «Les phénomènes extrêmes n’ont plus rien d’exceptionnel», souligne son président Petteri Taalas. Rien qu’en 2021, le monde a connu des canicules exceptionnelles en Amérique du Nord et en Europe du Sud, des incendies ravageurs au Canada ou en Sibérie, une vague de froid spectaculaire dans le centre des États-Unis, des précipitations extrêmes en Chine et en Europe de l’Ouest, une sécheresse provoquant la famine à Madagascar.
«Les catastrophes continuent d’imposer de lourdes pertes, en vie humaines et en capitaux, faisant revenir en arrière les gains de développement engrangés par les pays», s’inquiète le rapport, notant malgré tout une meilleure préparation à ces désastres.
L’adaptation aux impacts du changement climatique est une des questions au cœur des discussions de la COP26. Une adaptation nécessaire notamment face à la montée du niveau des océans qui s’accélère sous l’effet de la fonte des glaces. Le rythme de cette élévation a atteint 4,4 mm par an entre 2013 et 2021, avec un «record» en 2021.