Football«C’était la seule issue»: Jean-Louis Gasset explique sa démission
Alors que la Côte d’Ivoire s’apprête à disputer la finale de sa CAN, le sélectionneur parti au milieu de la compétition raconte comment il n’avait plus aucun autre choix que de démissionner.
- par
- Adrien Schnarrenberger
Jean-Louis Gasset va-t-il entrer dans l’histoire? Le Français de 70 ans pourrait devenir le premier sélectionneur à remporter une grande compétition… en ayant quitté son poste en cours de tournoi. Pour cela, il faut que «sa» Côte d’Ivoire batte le Nigeria, dimanche à 21h.
Dans un entretien livré vendredi à «L’Equipe», l’ancien sélectionneur lève le voile sur les circonstances de son départ, consécutif à une terrible correction (4-0) reçue par la Guinée équatoriale. Une miraculeuse place de meilleur 3e a ensuite sauvé les Eléphants, mais pas leur entraîneur.
Des policiers partout
«Mon départ a ramené de l’apaisement», explique le septuagénaire. Selon lui, les Ivoiriens étaient en détresse en raison de leurs deux défaites dans ce tournoi disputé à domicile. «On était dans le vestiaire, avec des affrontements à l’extérieur. Je voyais les petits sur leur portable pour prendre des nouvelles de leur famille», témoigne Jean-Louis Gasset dans le grand quotidien sportif.
A en croire le principal intéressé, c’est lui-même qui a sollicité son départ en pleine compétition. «C’est ma première démission en 35 ans de carrière, mais nous étions au bord de la catastrophe. Qu’on me dise que je suis nul, vieux, ou que je n’ai jamais entraîné en Afrique, d’accord, mais là, ça prenait une tournure dramatique. Il y avait des policiers partout.»
Beau joueur avec son successeur
La seule issue valable était donc un sacrifice personnel, raconte l’ancien coach de Bordeaux, Montpellier ou Saint-Etienne. «C’était la seule chose à faire pour sortir de ces ondes négatives. Mais il fallait ensuite que la personne qui prenne ma place tape fort, et c’est un sans-faute qu’a réalisé Emerse Faé, avec des choix forts. Bravo.»
Beau joueur, Jean-Louis Gasset est très heureux d’avoir pu suivre le parcours miraculeux de ses anciens joueurs, passés plusieurs fois à quelques minutes de l’élimination. A chaque fois, le Français a pris son téléphone pour leur envoyer des messages de félicitation. «Les ondes positives sont revenues et on arrive en forme au bon moment», se réjouit le Tricolore en vue de la grande finale de dimanche.