Moutier (BE): Mariages forcés: sursis demandé pour les quatre maris

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Moutier (BE)Mariages forcés: sursis demandé pour les quatre maris

Pour le procureur, faute de preuve, c’est une parole contre une autre dans le procès des mariages forcés.

Vincent Donzé
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Vincent Donzé
Dans son dossier, le procureur Raphaël Arn manque de preuves irréfutables

Dans son dossier, le procureur Raphaël Arn manque de preuves irréfutables

lematin.ch/Vincent Donzé

Le procès des mariages forcés qui se déroule à Moutier va-t-il accoucher d’une souris? Hier, le procureur Raphaël Arn a demandé des peines de 60 jours à huit mois de prison assorties de sursis et des amendes de 300 à 1200 francs contre les quatre maris d’origine balkanique accusés de maltraitance par leurs épouses albanaises. Mais aux yeux du Ministre public, le chef de clan qui a tout organisé en bafouant le droit suisse mérite une peine ferme de deux ans. Et, surtout, une expulsion du territoire suisse pour cinq ans

Que reste-t-il de l’accusation de traite d’êtres humains pendant seize ans? Des tests de virginité imposés quelques minutes après l’arrivée de jeunes femmes mineures âgées de 14 à 17 ans? «Le dossier est vide d’éléments concernant les violences sexuelles», a constaté le procureur, cité par «Le Quotidien Jurassien».

Deux blocs unis

Pour le Ministère public, c’est parole contre parole: «On est face à deux blocs unis de chaque côté qui ont chacun eu le temps de se coordonner», a remarqué Raphaël Arn, selon qui une plaignante a menti. Dans un huis clos, impossible de trouver un témoin neutre.

«Ce sont elles les victimes, vous les avez traitées avec dédain», a dit le procureur aux accusés qui se posaient en victimes. Avocat d’une plaignante, Dominic Nellen a posé aux juges une question émotionnelle: «Souhaiteriez-vous que votre fille ou votre petite-fille rejoigne cette famille?», a-t-il demandé.

Avocat d’une autre victime, François Contini s’est demandé quel était le message à faire passer: «Que des hommes peuvent impunément acheter des femmes à l’étranger pour ensuite bafouer tous leurs droits?», s’est-il exclamé en citant le prix de 100 à 150 euros équivalent à la moitié d’un salaire moyen. Réponse en principe le 24 novembre.

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