PolémiqueLa France réautorise des chasses traditionnelles à l’alouette
Le gouvernement a adopté, vendredi, des arrêtés autorisant la capture d’alouettes des champs avec des cages et des filets, des méthodes interdites par l’UE. Les défenseurs de la nature sont furieux.
Le gouvernement français a de nouveau autorisé vendredi des formes traditionnelles de chasse à l’alouette des champs, à l’aide de cages et de filets, dans plusieurs départements du Sud-Ouest, provoquant la colère des défenseurs de la nature qui estiment que ces textes contreviennent au droit européen.
La capture des alouettes «à l’aide de paires de filets horizontaux constitue une exploitation judicieuse de petites quantités d’oiseaux», indique un premier arrêté, qui l’autorise dans ces régions du 1er octobre au 20 novembre. Un autre texte autorise la chasse à l’aide de cages pièges: «Elle n’est autorisée, dans des conditions strictement contrôlées, que dans les départements des Landes et du Lot-et-Garonne du 1er octobre au 20 novembre.»
Le choix de la récidive
«Le gouvernement fait le choix de la récidive en reprenant des arrêtés qu’il sait illégaux», a aussitôt dénoncé la Ligue pour la protection des oiseaux, (LPO) dans un communiqué. «Et, comme à son habitude, il les publie la veille de leur application, afin de laisser tuer des milliers d’oiseaux le temps que le Conseil d’État (ndlr: la plus haute juridiction administrative de France) se prononce sur le recours en référé que la LPO va déposer immédiatement pour demander la suspension de ces arrêtés», poursuit-elle.
Allain Bougrain-Dubourg attaque frontalement Macron
La directive européenne «oiseaux» de 2009 interdit les techniques de capture massive d’oiseaux sans distinction d’espèces. Une dérogation est possible «à condition d’être dûment motivée et dès lors «qu’il n’existe pas d’autre solution satisfaisante» pour capturer certains oiseaux».
En octobre 2021, le juge des référés du Conseil d’État, saisi en urgence par les défenseurs de la nature, avait suspendu des arrêtés gouvernementaux autorisant des chasses d’oiseaux traditionnelles. Une décision est désormais attendue sur le fond.
Allain Bougrain-Dubourg, président de la LPO, a frontalement critiqué, vendredi, le président Emmanuel Macron: «Sa décision de rétablir des pratiques moyenâgeuses affectant une espèce fragile va à l’encontre de ses prétentions et désavoue son propre ministre qui avait garanti attendre le jugement du Conseil d’État avant toute décision.»