SuisseLe tourisme de montagne toujours en quête de bras
Alors que la saison d’hiver vient de débuter, un sondage montre que 86% des hôtels de montagne aux Grisons peinent toujours à trouver du personnel.
La météo hivernale de ces derniers jours a lancé le début de la saison d’hiver pour le tourisme de montagne. Un sondage publié ce samedi dans le journal «Schweiz am Wochenende» indique que cette année, la branche de l’hôtellerie et de la restauration ne craint pas tellement le manque de clients, mais plutôt de personnel pour les servir. Un questionnaire rempli par quelque 500 établissements aux Grisons indique que 86% d’entre eux disent avoir toujours de la peine à recruter des employés.
Depuis les fermetures forcées liées à la crise du Covid en 2020 et 2021, ce n’est un secret pour personne: l’hôtellerie-restauration ne trouve pas assez de bras. Ce phénomène s’observe partout dans le monde à cause de la pandémie selon une étude internationale de l’OCDE. Mais la situation n’est pas près de s’améliorer à en croire le journal alémanique. Et le Covid n’est pas le seul à être mis en cause.
20% de forces vives en moins
L’évolution démographique dans les régions de montagne mène à une lente mais inéluctable érosion des forces vives. Selon une étude, actuellement dans les zones de montagne grisonnes, pour 100 jeunes qui passent le cap des 20 ans, on compte 250 personnes qui atteignent l’âge de la retraite. Une proportion qui devrait doubler d’ici à 2026. En 2030, le nombre d’individus sur le marché du travail aura diminué de 20%.
Et la tendance à proposer des salaires plus élevés pour attirer les candidats pourrait paradoxalement jouer en défaveur des établissements des stations de ski. Ces derniers ont souvent des marges plus limitées sur leurs recettes à cause de leur situation en haute altitude. Proposer de meilleures conditions salariales ne sera pas toujours possible et, selon une observatrice, il se pourrait bien que le secteur connaisse ces prochaines années de grands bouleversements impliquant des rachats, voire des fermetures en cascade.