EspaceUne étude soutient que l’eau est venue sur Terre via des astéroïdes
Des échantillons prélevés sur l’astéroïde Ryugu et analysés par des chercheurs japonais vont élargir notre compréhension des «premiers processus du système solaire».
Selon une étude publiée, lundi, dans la revue scientifique «Nature Astronomy», l’analyse de la composition d’échantillons de matière rapportés de l’astéroïde Ryugu, par une mission spatiale japonaise, accrédite la théorie d’une origine extraterrestre de l’eau.
Des astéroïdes de type C comme Ryugu, «riches en substances volatiles (capables de passer facilement de l’état solide à l’état gazeux, ndlr) et organiques (ou carbonées, ndlr), pourraient avoir été l’une des principales sources de l’eau sur Terre», selon cette étude. «L’apport à la Terre de substances volatiles, c’est-à-dire de matières organiques et d’eau, fait toujours l’objet d’un débat important», rappelle l’étude. Mais les substances organiques identifiées sur Ryugu «représentent probablement une source importante de substances volatiles», en complément d’autres sources potentielles, comme les vents solaires.
Les particules rapportées de Ryugu «font sans aucun doute partie des matériaux du système solaire les moins contaminés disponibles pour des études en laboratoire, et les recherches en cours sur ces précieux échantillons vont certainement élargir notre compréhension des premiers processus du système solaire», ont-ils encore estimé.
Acides aminés détectés
Découvert en 1999, Ryugu («Palais du dragon» en japonais) est situé à plus de 300 millions de kilomètres de notre planète et fait moins de 900 mètres de diamètre. Les scientifiques pensent qu’une partie de la matière de cet astéroïde a été créée environ cinq millions d’années après la naissance de notre système solaire et n’a pas été chauffée au-delà de 100 degrés Celsius.
En 2019, la sonde japonaise Hayabusa-2 est parvenue à prélever 5,4 grammes de roche et de poussière noire de Ryugu, et une capsule contenant cette cargaison exceptionnelle est revenue sur Terre fin 2020, avec la promesse de livrer de nouveaux indices sur l’origine de la vie sur Terre. En juin, une autre étude scientifique japonaise avait ainsi révélé la présence, dans ces échantillons, d’acides aminés, des molécules à la base de la vie car capables de former des protéines en se combinant entre elles.