Affaire Narumi en France: A la barre, Nicolas Zepeda fond encore en larmes: «Je n’ai pas tué Narumi!»

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Affaire Narumi en FranceÀ la barre, Nicolas Zepeda fond encore en larmes: «Je n’ai pas tué Narumi!»

Ce mardi à son procès en appel pour le meurtre de son ex-petite amie japonaise en 2016, le Chilien de 33 ans a dénoncé, en larmes, l’accusation «trop concentrée» sur lui.

Nicolas Zepeda a été condamné en première instance à 28 ans de prison pour l’assassinat de Narumi Kurosaki, une étudiante japonaise.

Nicolas Zepeda a été condamné en première instance à 28 ans de prison pour l’assassinat de Narumi Kurosaki, une étudiante japonaise.

AFP

«Si je vous dis que je ne vous trouve pas convaincant?» L’avocat général a malmené, mardi, Nicolas Zepeda, 33 ans, jugé en appel pour l’assassinat, qu’il nie toujours, de Narumi Kurosaki, son ex-petite amie disparue en 2016 et dont le corps n’a jamais été retrouvé. Condamné en première instance à 28 ans de réclusion, l’accusé encourt la perpétuité.

Tranchant et haussant souvent le ton face aux réponses vagues de Nicolas Zepeda, Étienne Manteaux a pointé la «jalousie maladive» et la «fierté de mâle blessé» du Chilien qui n’a pas supporté que Narumi le quitte – alors que lui soutient qu’il a pris l’initiative de rompre. Il a lu les messages comminatoires envoyés par le jeune homme à Narumi, arrivée à Besançon fin août 2016 pour ses études. «On est tous jaloux, je l’étais aussi, jusqu’à un certain point, c’est normal», a estimé le Chilien.

Pour l’accusation, l’accusé est venu exprès du Chili en France et a tué Narumi, sans doute en l’étouffant ou en l’étranglant. Il s’est ensuite débarrassé du corps dans une zone boisée près de Dole. «Je suis totalement étranger à cette disparition», a de nouveau soutenu Nicolas Zepeda. Questionné ensuite par l’un de ses avocats, Renaud Portejoie, il a fondu en larmes, le visage rouge: «On est trop concentré sur moi, je n’ai pas tué Narumi!» a-t-il crié, tapant sur la barre.

Il prétend qu’il l’a quittée, l’accusation dit que c’est elle

Étienne Manteaux déroule: l’achat d’un bidon d’essence et d’allumettes, peut-être pour incendier le corps de Narumi; ses passages dans une zone boisée près de Dole, là où les enquêteurs estiment qu’il a pu laisser le corps de son ex; les messages envoyés à Narumi pour tenter de contrôler ses fréquentations masculines en France ou ses amis sur Facebook… Des courriers de caricature de domination masculine.

«Elle est où, la liberté de Narumi?» questionne l’avocat général. «Je vais la quitter. C’est très cérébral, c’est très pragmatique, on cherche ce qui ne marche pas, pour se quitter», se justifie Nicolas Zepeda. «C’est elle qui vous a quitté parce qu’elle est oppressée», «harcelée», «elle termine même un message par un «va te faire foutre», lui assène l’avocat général, fustigeant «l’incapacité à dire la vérité» de l’accusé, face auquel il brandit ce qui est, à ses yeux, la «preuve finale crucifiante».

Le mail de Narumi a été utilisé 5 jours après sa disparition

Le 10 décembre 2016, le compte Gmail de Narumi actionne en effet l’adresse IP du cousin espagnol de Nicolas Zepeda, chez qui il se trouve, pour répondre à une personne demandant des nouvelles de l’étudiante. La jeune femme a alors disparu depuis cinq jours.

«Cette partie, je ne la maîtrise pas, je ne sais pas ce qui est arrivé», bredouille l’ancien étudiant en économie. «C’est la preuve centrale du fait que vous avez pris le contrôle du portable de Narumi après le 5 décembre», notamment pour continuer à faire vivre numériquement Narumi les jours suivant sa disparition, conclut le magistrat.

Le verdict devrait être prononcé jeudi.

(AFP)

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