Hockey sur glace - Quand Chris McSorley savoure sans trop en faire

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Hockey sur glaceQuand Chris McSorley savoure sans trop en faire

L’Ontarien a pris un certain plaisir à voler dans les plumes des Aigles. Mais il est resté sobre.

Grégoire Surdez Lugano
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Grégoire Surdez Lugano
Chris McSorley à Lugano le 19 novembre dernier.

Chris McSorley à Lugano le 19 novembre dernier.

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L’image est à la fois troublante et réconfortante. Chris McSorley serre des mains, distribue des sourires et ouvre des portes. Comme lorsqu’il faisait la météo aux Vernets, il est comme chez lui à la Corner Arena. Il y a des patinoires qui restent accessibles aux visiteurs une fois que le match est terminé. Après avoir infligé à Jan Cadieux sa première défaite depuis qu’il a pris place sur le banc des Aigles en lieu et place de Pat Emond, celui qui avait justement occupé ce siège pendant 18 saisons accueille du monde dans son bureau.

Les bières ont été débouchées et le coach du HC Lugano trinque avec sa présidente, Vicky Mantegazza. «Cette victoire est méritée même si elle a été longue à se dessiner, commente-t-il. Nous étions la meilleure équipe sur la glace et nous avons longtemps buté sur un excellent gardien. Pour moi, ce match constitue un tournant car c’était la première fois de la saison que nous étions au complet. Il est normal que tout ne soit pas encore parfaitement en place.»

«On connaît l’importance du jeu de puissance de Genève et notamment le rôle qui est joué par Henrik Tömmernes»

Chris McSorley, entraîneur de Lugano

L’Ontarien, qui a encore des amis dans le vestiaire d’en face reste sobre dans la victoire. «Je suis content pour nous.» Mais il ne dira pas qu’il est triste pour Genève, non. En bisbille avec les dirigeants d’un club qui l’a chassé en août 2020, il ne va sans doute pas pleurer sur le sort d’une équipe qui vit des moments troubles et qui végète au fond de la classe. On peut même dire que Chris McSorley avait préparé un bon plan pour mettre à mal l’attaque des Aigles. «On connaît l’importance du jeu de puissance de Genève et notamment le rôle qui est joué par Henrik Tömmernes. Disons que nous avions bien étudié cet aspect de leur jeu pour leur mettre des bâtons dans les roues.»

La légion étrangère de Genève a été dissoute par le staff technique luganais. Pour la deuxième fois en trois confrontations, l’ancien homme fort des Vernets sort vainqueur d’un duel contre son ancienne équipe. Mais ce revers plonge véritablement les Aigles dans le doute. Avec une fin de semaine très compliquée - réception vendredi de Rapperswil, l’équipe en forme du moment et belle révélation de la saison, et un déplacement à Bienne le lendemain - il n’est pas impossible que la semaine des Aigles ne s’achève sur un zéro pointé.

Bertaggia aux Vernets

Pas de quoi bouleverser un Chris McSorley qui a lui aussi fort à faire pour imposer son style au Tessin. Tout le monde n’adhère pas forcément aux méthodes du Canadien. Et ce n’est pas sans conséquence. Il est désormais acquis qu’un certain Alessio Bertaggia s’en ira à la fin de la saison. Sa destination? GE Servette. Dans le pipeline depuis plusieurs semaines, cette bonne nouvelle sera annoncée prochainement, une fois que les derniers petits détails seront réglés comme le veut l’usage. De sources proches du club luganais, on parle d’un bail de longue durée au bout du lac.

Chris McSorley ne commente pas cette information. Il laisse le soin à son directeur sportif la charge de ces dossiers chauds. «Nous sommes une vraie équipe et nous travaillons tous pour le bien du club, se contente-t-il de dire. Je reste concentré sur la gestion de l’équipe et sa préparation. Et ce soir, j’ai vraiment apprécié l’effort collectif ainsi que la superbe prestation de Daniel Carr. Il a montré pourquoi il a été une priorité dès qu’il a été retenu par un club en NHL. Dans ce genre de match fermé, la décision vient souvent de ces joueurs-là. Il a été blessé cette saison (ndlr: commotion) et je suis heureux autant pour nous que pour lui.»

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