EPFLBague connectée: le plus petit capteur de santé au monde
L’anneau développé par deux ex-doctorants a convaincu le grand public. Ce dernier a répondu présent au financement participatif lancé par la start-up des chercheurs qui souhaitent démarrer la commercialisation de cette miniaturisation.
- par
- Xavier Fernandez
Il existe sur le marché de nombreuses montres connectées permettant un suivi de la santé du porteur. Mais deux anciens doctorants de l’EPFL sont parvenus à faire encore plus minuscule (4 mm3). Ils ont en effet développé le plus petit capteur PPG (lire encadré) au monde et l’ont placé dans une bague, baptisée Iris. Et cette miniaturisation semble convaincre le grand public, le financement participatif lancé par la start-up - Senbiosys - pour la commercialisation du produit ayant permis de réunir cinq fois plus que les 100’000 francs prévus. Et ce, en marge des 5 millions déjà levés pour le développement de l’anneau. L’objectif est de pouvoir honorer les précommandes d’ici la fin de l’année.
Le point d’achoppement à cette miniaturisation réside dans la consommation énergétique de la LED. Afin de contourner le problème, le capteur, développé à Neuchâtel, permet d’enregistrer un signal aussi net que ses homologues sur la base d’une source lumineuse beaucoup moins intense. «Cette innovation n’est pas passée inaperçue, puisqu’elle a donné lieu à une soixantaine de publications scientifiques en microélectronique et capteurs optiques. Elle a aussi fait l’objet de onze brevets et d'un millier de citations par d’autres chercheurs dans leurs articles», souligne Antonino Caizzone, l’un des cofondateurs, qui a d’ailleurs reçu le Prix Gilbert Hausmann 2021 pour sa thèse sur le sujet.
Suivi personnalisé
Une étude clinique menée avec l’hôpital de Fribourg sur les données obtenues avec le capteur miniature sur la fréquence cardiaque en comparaison d’un cathéter posé directement au niveau du cœur a montré des résultats comparables. «Notre objectif n’est cependant pas de proposer un dispositif médical mais un suivi personnalisé avec divers paramètres, souligne Assim Boukhayma, l’autre fondateur. Nous y voyons plutôt un rôle de prévention puisque les changements dans les données peuvent alerter l’utilisateur et l’inciter à aller consulter un médecin.»
Le sang absorbe plus de lumière que la peau
Les capteurs PPG (photopléthysmographie) s’activent à mesurer les paramètres vitaux comme la fréquence cardiaque, l’oxygénation, la respiration ou la pression sanguine. Grâce à une source lumineuse rythmée (LED), un photodétecteur capture la lumière réfléchie, ce qui permet l’extraction des paramètres vitaux. Le principe est simple: le sang absorbe plus de lumière que la peau et les autres tissus. Ainsi, la PPG correspond à la mesure des variations du volume sanguin par l'absorption et la réflexion de la lumière.