Football: Boris Cespedes, le leader ultime d’Yverdon Sport

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FootballBoris Cespedes, le leader ultime d’Yverdon Sport

Capitaine en l’absence de Le Pogam et Sauthier, l’international bolivien de 28 ans a mené les Nord-Vaudois à la victoire 3-2 contre Zurich samedi.

Valentin Schnorhk
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Valentin Schnorhk
Boris Cespedes a assumé son brassard face à Zurich sameid.

Boris Cespedes a assumé son brassard face à Zurich sameid.

Urs Lindt/freshfocus

À Yverdon, on compte les éclopés. Il y a d’abord eu Varol Tasar. Le leader offensif sera absent jusqu’au terme de la saison, après sa grave blessure au genou contre Bâle. Il y a ensuite eu William Le Pogam, victime d’une contracture avant le match contre Winterthour. Le capitaine sera peut-être de retour la semaine prochaine à Lugano, ou sinon ce sera après la trêve, pour la réception de Young Boys. Et puis, la semaine dernière à Winterthour, Anthony Sauthier a été victime d’une sale blessure sur une maladresse du défenseur zurichois Diaby, qui prive le vice-capitaine de six semaines de compétition.

Les leaders au tapis. Tous? Non, il en reste encore un pour rendre vivace le côté terroir de cet Yverdon très multiculturel: Boris Cespedes. L’ex-Servettien était capitaine samedi lors de la victoire 3-2 contre Zurich. Logique. «C’est le joueur avec le plus d’expérience, c’est un joueur-clé pour nous, saluait son entraîneur Alessandro Mangiarratti. Il a emmené les autres avec lui.» Plutôt deux fois qu’une.

Impliqué sur deux buts

Si YS s’est imposé, il le doit beaucoup à son milieu défensif de 28 ans. Déjà impliqué sur l’ouverture du score, puisque sa frappe qui partait bien était déviée par le bout du genou d’Aymen Mahious. Le but a été accordé à l’attaquant algérien. Pas de cinquième but cette fois-ci. Il a fallu qu’il aille le chercher à la 86e minute, alors qu’Yverdon venait d’encaisser le 2-2. Sur une longue touche de Tijani, prolongée par Kevin Carlos, le Genevois surgissait dans la surface pour marquer le but décisif.

«Je sentais qu’il y avait un coup à jouer, sourit Cespedes. Mahious et Kevin Carlos gagnent beaucoup de duels aériens, alors je voulais être là pour un éventuel deuxième ballon. Ensuite, je la mets bien et c’est un sentiment incroyable puisque ça nous donne la victoire.»

«Il n’est jamais content»

Au-delà de ça, il y a un symbole. Celui d’un joueur qui a pensé son match par le dépassement de fonction, conscient qu’il faudrait un supplément d’âme pour aller chercher cette victoire. «Boris, il n’est jamais content, rigole Mangiarratti. À la mi-temps, on menait 2-1, et il râlait.» Une forme d’exigence, sans doute. Pas simple pour l’un des joueurs les plus à l’aise techniquement sous pression dans le monde de faire avec des coéquipiers qui n’ont pas toujours autant de facilité que lui.

Mais il faut aussi y voir un leader qui s’affirme. Souvent dans l’ombre à Servette, l’international bolivien (13 sélections) avait été laissé libre par son club formateur l’été dernier, lequel ne comptait plus sur lui. Il lui fallait prouver qu’il avait le niveau pour la Super League. Depuis le début de saison, tant Schällibaum que Mangiarratti lui ont toujours fait confiance: en 27 journées, Cespedes a été titulaire 23 fois, est entré à deux reprises en jeu, n’a été laissé sur le banc qu’une fois (à YB en janvier, alors qu’il était blessé) et a manqué une rencontre pour suspension.

Autrement dit, Cespedes est un cadre de cette équipe. «Le brassard est un détail, moi, j’ai tout donné pour l’équipe et tant mieux pour nous, cela a tourné», dit-il simplement. Reste que s’il y en a un qu’YS ne doit pas perdre, c’est peut-être lui. Parce qu’il est la caution technique du secteur défensif des Nord-Vaudois. Et en plus, son passé de numéro 9 (jusqu’à ses 21 ans) le rend habile dans le dernier geste.

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